PHOTOS : Zhang Ziyi, Maggie Cheung, Gong Li : les muses de Wong Kar-Wai
Brigitte Lin dans Chungking Express
Maggie Cheung dans 2046
Maggie Cheung dans Les Cendres du temps
Maggie Cheung dans In the Mood for Love
Maggie Cheung dans Nos années sauvages
Maggie Cheung a assisté aux débuts du cinéaste puisqu'elle avait déjà le rôle principal dans <em>As Tear Goes By</em>. Douze ans après, elle marque les esprits et les rétines par se grâce mutique dans In the mood for love, à l'occasion duquel nous l'avions rencontrée :« J'ai une confiance en lui que je n'aurai jamais avec un autre metteur en scène, pas même mon mari <em>[Olivier Assayas, qui l'a dirigée dans Irma Vep, 95]</em>. On a commencé par tourner des scènes de comédie, puis on a fait un peu de drame contemporain à la <em>Chungking Express</em>. Après quelques mois, le styliste est arrivé un jour avec une robe chinoise qui m'était destinée. Je l'ai essayée, il l'a aimée, il en a fait d'autres, on a rajouté du maquillage, et quand on trouvait ça drôle ou réussi, on filmait. Cette méthode n'est peut-être pas économique, mais elle me permet d'expérimenter, donc de travailler. J'ai mis du temps à m'adapter à ce personnage, à trouver comment je pourrais avoir l'air naturelle en offrant une apparence si parfaite. D'un autre côté, c'était frustrant d'être loin de mon mari, qui me disait tous les jours à quel point il trouvait ridicule que le tournage soit si long <em>[quinze mois]</em> »<strong>Propos recueillis par Gérard Delorme</strong>
Gong Li dans 2046
Gong Li dans Eros
Leslie Cheung dans Les Cendres du temps
Tony Leung dans Les Cendres du temps
Tony Leung est le plus fidèle acteur de Wong Kar-Wai. Après vingt ans de route et sept films, c'est sans doute lui qui a le plus à dire sur le fonctionnement déconcertant du cinéaste.En 2000, il racontait le tournage sans fin et sans filet de In The Mood for Love à <em>Première</em> : « Avec Kar-Wai, toute préparation pour un rôle est impossible. Il ne veut pas qu'on en sache trop parce qu'il change énormément de choses pendant le tournage... Du coup, on a des surprises ! Là, il m'avait juste dit que je travaillerais avec Maggie et que c'était une histoire d'amour. Après six mois de tournage, j'ai compris que c'était en fait une histoire de revanche. »
Tony Leung et Leslie Cheung dans Happy Together
Tony Leung dans Chungking Express
Treize ans après, quand on rencontre Tony Leung pour évoquer The Grandmaster, on se rend compte que le cinéaste n'a pas beaucoup changé sa manière de faire :« Il n?a jamais beaucoup parlé. C?est notre façon de faire, nous ne discutons jamais beaucoup sur le plateau sur ce qu?il veut. Moi non plus. Je ne fais que jouer face à la caméra et s?il a un problème, il vient me dire qu?il voudrait aller davantage dans telle ou telle direction. Nous improvisons sur le plateau en essayant de trouver quelles sortes de sentiments nous devrions éprouver. Après les premiers mouvements, on construit de nouveaux sentiments réciproquement, sans vraiment d?indications spécifiques du metteur en scène. Tout ça sans paroles. »<strong>Propos recueillis par Gérard Delorme</strong>
Tony Leung dans The Grandmaster
Tony Leung dans In The Mood for Love
Brigitte Lin dans Les Cendres du temps
Tony Leung dans 2046
Les muses de Wong Kar-Wai
Wong Kar-Wai est un cinéaste fidèle : s'il n'exclut pas de faire tourner des stars hollywoodiennes à l'occasion, il retrouve toujours ses acteurs devenus fétiches au fil de ses 25 ans de carrière. Depuis <em>As Tear Goes By</em>, son premier film et, surtout, Nos années sauvages, qui rassemble déjà la plupart des comédiens désormais emblématiques de sa filmographie, jusqu'à The Grandmaster, tour d'horizons en (sublimes) images des muses du réalisateur hongkongais, commentaires de certaines d'entre elles à l'appui.
Zhang Ziyi dans 2046
Neuf après <em>2046</em>, Zhang Ziyi retrouve Wong Kar-Wai pour The Grandmaster, dans lequel elle incarne la maîtresse et rivale d'Ip Man, le maître légendaire de Wing Chun. Récit par l'actrice de sa collaboration avec le cinéaste hongkongais :« <em>The Grandmaster</em> est le deuxième film que nous tournons ensemble. Par rapport à ses films précédents, où une chambre pouvait suffire pour raconter une histoire, tout ici est beaucoup plus grand : le thème, l?époque, l?histoire. Il avait donc besoin d?une équipe plus étoffée pour l?aider, il ne pouvait plus tout gérer seul.Sur <em>2046</em> il nous donnait le matin même nos textes pour la journée, je les apprenais pendant le maquillage. Sur <em>The grandmaster</em>, la seule différence, c?est que les textes étaient imprimés alors qu?avant ils étaient manuscrits. Et puis, il nous les donnait la veille au lieu du jour même. »
Zhang Ziyi dans The Grandmaster
« L?entraînement a été très dur. Ce que vous voyez sur le making-of qui circule sur internet, n?est rien à côte de la réalité. Mais je n?hésiterais pas une seconde s?il me demandait de retourner pour lui, même si je sais que ça va prendre trois ans. Je suis encore jeune, j?ai encore du temps devant moi ! Et j?accepterais sans condition, et je pense que Tony dirait la même chose, parce que Kar Wai sait faire de nous de meilleurs acteurs. Je suis très chanceuse d?avoir pu travailler avec lui, je ne pense pas être passée à côté d?autres opportunités. Évidemment nous avons dû donner beaucoup de nous-mêmes, mais il ne nous a jamais abandonnés ni laissés dans le doute. Ça a été pour moi une vraie aventure. Au départ, je n?avais aucune idée de ce qui allait advenir. Mais il suffit de voir deux minutes du film pour comprendre à quoi ont servi tous ces efforts. »<strong>Propos recueillis par Gérard Delorme</strong>
The Grandmaster marque la 7e collaboration de Wong Kar-Wai avec Tony Leung, et sa deuxième avec Zhang Ziyi. Passage en revue des grandes muses du cinéaste hongkongais, fidèle à ses acteurs.
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