Un moyen métrage en noir et blanc, sans aucun Avenger, mais avec un loup garou : c'est ce qu'on appelle un pas de côté... pour mieux préparer le terrain pour l'avenir de la franchise ?
Des cris dans la nuit, des monstres terrifiants et même du sang qui gicle ! Non, vous ne vous êtes pas trompés de chaîne. On est bien chez Marvel. Mais Werewolf by Night débarque ce vendredi sur Disney + avec l'ambition de faire les choses différemment. Sur la forme, déjà, cette production destinée au petit écran n'est pas une série, ni même un film à proprement parler. Il s'agit en fait d'un "spécial", dans le jargon de Disney, comprenez un long épisode de 50 minutes, qui s'apparente tout simplement à un moyen métrage... en noir et blanc s'il vous plaît !
Parmi les héros à l'écran, aucun Avenger à l'horizon. Pas même de Hulk parmi les créatures. Juste une bande de chasseurs de monstres, qui se rassemble un soir au château de Bloodstone, après la mort de leur chef. Sous la direction de sa veuve, ils vont s'affronter dans une compétition ancestrale, une traque mortelle dans le but de remporter une puissante relique...
Pour mettre en scène ce projet étrange, Kevin Feige a confié les clés du camion à Michael Giacchino, compositeur de musiques de films, oscarisé pour Là-Haut et qui a bossé pour Marvel sur les derniers films Spider-Man. Le voilà donc derrière la caméra, pour signer une pure oeuvre de passionné, une véritable lettre d'amour aux vieux films de monstres ! Un hommage de genre hyper stylisé, qui tranche avec le reste du MCU et qui en est parfaitement conscient. Werewolf by Night appuie parfois lourdement son concept, mais Giacchino utilise aussi parfaitement l'esthétique du noir et blanc, en particulier l'éclairage, pour réaliser une oeuvre Marvel qui sort du lot. Une production à la plastique démente, où les fonds verts laissent place à des décors réels old school rafraîchissants. Les monstres sont spectaculaires, le rythme est réjouissant et Werewolf by Night assume en bonus son petit côté film d'horreur à papa, avec quelques séquences gentiment gores, voire quelques gouttes d'hémoglobine qui éclaboussent la caméra.
Le téléfilm ne se prend guère au sérieux et ça fait du bien dans un MCU de plus en plus lourd et complexe. Une vraie parenthèse dans le la phase 4 - qui s'achèvera avec Black Panther 2 en novembre au cinéma - et une nouvelle preuve que Marvel utilise Disney + comme un laboratoire expérimental pour essayer d'autres choses.
Évidemment, Werewolf by Night est un petit risque très calculé. C'est court, c'est fun, et suffisamment anecdotique pour être oublié en cas de hic. Mais cela n'arrivera pas. Bien pensé, bien produit, bien incarné aussi (Gael García Bernal s'éclate manifestement à contre-emploi), Werewolf by Night pourrait même gagner en ambition si les retours des fans sont positifs, pour s'installer comme le point de départ d'une nouvelle évolution du MCU : un univers de monstres fantastiques, qui comprendra très bientôt des vampires (Blade), et donc des loups-garous et l'énorme Man-Thing, notre coup de coeur du film.
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