Le film de Claude Miller revient sur Arte, suivi de M le Maudit.
Un projet rêvé… pour Charlon Heston
Mortelle randonnée met en scène un détective privé qui suit à la trace une jeune meurtrière, en qui il croit reconnaître sa fille qu’il n’a plus revue depuis que sa femme l’a quitté… Mais avant d’être un film, cette histoire fut un livre signé par l’américain Marc Behm. Et ce même si le co-auteur des scénarios de Charade de Stanley Donen et d’Help ! de Richard Lester a commencé à en développer l’histoire dans le but d’en faire un long métrage. Il a d’ailleurs un nom en tête pour en tenir le rôle principal : Charlton Heston. Samuel Bronston, le producteur de La Chute de l’Empire romain d’Anthony Mann et du Plus grand cirque du monde d’Henry Hathaway, le suit dans cette aventure qui restera cependant lettre morte, après la fin de non- recevoir de Charlton Heston. Mais Marc Behm n’entend pas en rester là. Il développe donc cette intrigue dans un roman qu’il baptise Mortelle randonnée que Gallimard va publier dans sa collection Série Noire… et qui va par ce biais devenir un film et même deux. Puisqu’outre Claude Miller en 1983, Stephan Elliott le portera aussi à l’écran en 1999 avec Voyeur, interprété par Ewan McGregor et Ashley Judd.
Audiard père et fils
Si Mortelle randonnée est finalement devenu un film, on le doit à un certain Michel Audiard qui, tombé raide dingue du livre, a décidé de l’adapter avant même que ce projet ait un réalisateur et un producteur. La mort brutale dans un accident de voiture de son fils François en 1975 l’a entraîné sur des sujets plus sombres que ce dont il avait jusque là l’habitude. A la fois comme écrivain (La Nuit, le jour et toutes les autres nuits, roman très autobiographique où il évoque directement le drame) et comme scénariste (les dialogues de Garde à vue). Et pour cette histoire de filiation, il fait spontanément appel à son fils Jacques pour l’écrire avec lui. Ce sera leur première collaboration, tout juste suivie par Le Professionnel pour Georges Lautner. Et pour que Mortelle randonnée prenne vie, Michel Audiard contacte Claude Miller, son réalisateur de Garde à vue, le film qui lui a valu son seul César, pour qu’il le mette en scène. Ce que Miller acceptera évidemment sans hésitation.
Les retrouvailles Claude Miller-Michel Serrault
L’envie de Michel Audiard trouve aussi un écho immédiat chez Charles Gassot, le producteur de Garde à vue qui cherchait un projet pour réunir de nouveau derrière et devant la caméra Claude Miller et Michel Serrault. Ils ne seront pas les seuls à participer aux deux films : Guy Marchand et le monteur de La Grande vadrouille, Albert Jurgenson, seront aussi de la partie. Quant à l’héroïne du film, si Jacques et Michel Audiard penchaient pour une inconnue, Claude Miller choisit l’option inverse : une star, une vraie. Isabelle Adjani. Michel Serrault sera nommé aux César mais battu par le Coluche de Tchao pantin. Idem en seconds rôles pour Guy Marchand et Stéphane Audran, vaincus par Richard Anconina (Tchao pantin) et Suzanne Flon (L’Eté meurtrier). Isabelle Adjani triomphera, elle, mais... pour L’Eté meurtrier !
Isabelle Adjani avoue avoir longtemps été traumatisée par son rôle dans Possession
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