La disparition de l'acteur d'Un prophète entraîne de vives réactions : salué pour son talent d'acteur, il a aussi été accusé de violence par plusieurs actrices.
Niels Arestrup est mort le 1er décembre, à l'âge de 75 ans. Récompensé par trois César du meilleur acteur dans un second rôle (De battre mon cœur s'est arrêté, Un Prophète et Quai d'Orsay), il a marqué le cinéma français et international des années 1970 à 2020, ainsi que les amateurs de théâtre : en tout, il aura joué dans une soixantaines de films et une quarantaine de pièces au cours de sa carrière.
Sa vie fut cependant parsemée de scandales : en 1983, sa partenaire de jeu Isabelle Adjani avait quitté la pièce Mademoiselle Julie après avoir reçu une gifle de sa part, et en 1996, c'est une autre comédienne renommée, Myriam Boyer, qui l'avait accusé de violences sur scène lors d'une représentation de Qui a peur de Virginia Woolf ?. Cette fois, c'est elle qui avait été licenciée de la pièce, étant donné qu'elle était produite par la société de Niels Arestrup. En 2007, il avait lui-même avoué en interview avoir blessé Miou-Miou et Maria Schneider sur le tournage du film La Dérobade (1979). Des affaires qui ressurgissent au milieu des hommages.
Niels Arestrup en 10 rôles majeursFrance 3 a annoncé le report d'Une intime conviction, prévu en ce lundi soir, pour le remplacer par son dernier film sorti au cinéma, début 2023, Divertimento, de Marie-Castille Mention-Schaar, avec aussi Oulaya Amamra et Zinedine Soualem. Un long métrage inédit en clair à la télévision.
À 17 ans, Zahia Ziouani rêve de devenir cheffe d’orchestre. Sa sœur jumelle, Fettouma, violoncelliste professionnelle. Bercées depuis leur plus tendre enfance par la musique symphonique classique, elles souhaitent à leur tour la rendre accessible à tous et dans tous les territoires.
Alors comment peut-on accomplir ces rêves si ambitieux en 1995 quand on est une femme, d’origine algérienne et qu’on vient de Seine-Saint-Denis ? Avec détermination, passion, courage et surtout le projet incroyable de créer leur propre orchestre : Divertimento.
Sur MyCanal, tout un cycle est planifié autour du comédien : Un prophète, Elle s’appelait Sarah, Profession acteur, L'Affaire Farewell, la série Baron noir, Villa Caprice ou encore De battre mon cœur s’est arrêté sont disponibles pour les abonnés.
Un géant s'en va 🤍
— CANAL+ (@canalplus) December 1, 2024
Niels Arestrup s'est éteint. Trois César, un rôle inoubliable de Francis Laugier dans Baron Noir et des performances qui marqueront durablement chacun d'entre nous, nous pensons à lui et ses proches. pic.twitter.com/GnQXQpbXNk
Interviewée par Le Parisien, Isabelle Adjani a répondu, à propos de sa disparition :
"À titre personnel, je n’ai hélas rien à exprimer de positif sur l’homme. Mon souvenir du partenaire de théâtre demeure un traumatisme marquant. Mais Niels Arestrup fut un grand acteur, je partage cette opinion, celle de nombreux artistes et de son public."
D'autres personnalités phares du cinéma ont réagi au décès de Niels Arestrup, comme Françoise Fabian auprès du même journal :
"Je l’admirais énormément, c’était quelqu’un de tout à fait rare, très sensible, très talentueux, tellement profond et cultivé, un acteur unique. Je le connaissais depuis longtemps, quand il était directeur de théâtre. Je voulais absolument faire une pièce avec lui. Et il m’aimait bien. Il m’a proposé deux fois de jouer dans son théâtre et de partir en tournée avec Qui a peur de Virginia Woolf ? mais, malheureusement j’étais sur une pièce ou sur un tournage en Italie."
L'acteur d'Un prophète, Tahar Rahim, ainsi que les réalisateur Jean-Michel Ribes et Eric Lartigau ont eux aussi exprimé leur émotion en apprenant la mort du comédien :
https://t.co/cb8T7y8yWR L'auteur, acteur, metteur en scène, cinéaste évoque son ami, "un grand acteur", au comportement parfois violent. "Il s'en est beaucoup voulu", assure Jean-Michel Ribes.
— franceinfo culture (@franceinfo_cult) December 1, 2024
Mort de Niels Arestrup : "C'était un homme d'une complexité et à la fois d'une générosité absolument incroyable", réagit le réalisateur Éric Lartigauhttps://t.co/61DVd1V4uK
— franceinfo (@franceinfo) December 1, 2024
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