Cinq ans après sa disparition, la filmographie de la réalisatrice Solveig Anspach nous inonde du bonheur simple et humain de la vie ordinaire.
Elle avait reçu le césar du meilleur premier film pour Haut les cœurs en 1998, un long métrage mettant en scène Emma, une jeune femme enceinte se battant contre le cancer interprété par Karin Viard. Un sujet autobiographique touchant et généreux qui revendique avec force l’envie de vivre et d’aimer.
Les figures féminines sont au cœur de la filmographie de Sólveig Anspach. Parler de femmes, montrer les femmes, leurs choix, leurs relations et leurs rapports au monde, qu’il soit fantaisiste comme dans Queen Of Montreuil ou plus sombre à l’image de la relation entre une psychiatre et sa patiente dans Stormy Weather sur toile de fond de l’Islande natale de la réalisatrice.
Lulu femme nue avait en 2012 rencontré un succès auprès du public avec plus de 500 000 entrées. L’histoire d’une femme qui avec une légèreté déconcertante décide de partir, de tout abandonner. Un rôle porté à merveille par l’actrice Karin Viard. Un voyage personnel abordant la place de la femme moderne au sein de son mariage et de la société. La critique de Première à l’époque était d’ailleurs élogieuse : "Chez Sólveig Anspach, les femmes sont fortes même si elles ne le savent pas, et elles se servent toujours de ce que la vie leur donne (ou leur prend) pour avancer. Retrouvant sa réalisatrice de Haut les cœurs ! Karin Viard, dans un rôle moins ouvertement « guerrier », renoue avec une palette d’émotions aux mille nuances. Cette échappée belle habitée de personnages fantasques est tonique, émouvante et encourageante."
Dans ses fictions, la comédie l’emporte toujours avec une vitalité surprenante. Son triptyque Back Soon (2007), Queen Of Montreuil ( 2012) et L’Effet Aquatique (2016), sorti à titre posthume, rapporte avec légèreté et charme la douceur des rapports humains. Présente dans ces films, l’actrice islandaise Didda Jónsdóttir incarne une femme passionnée dans un décor de banlieue parisienne, endroit ou la réalisatrice a passé sa vie.
Elle désirait un "cinéma d’intervention" montrant l’invisible et levant les tabous. Cinq ans après sa disparition, les sujets des films de la réalisatrice n’ont jamais été autant d’actualité.
Et si vous passez votre été en ville, c’est l’occasion de découvrir la légèreté de la vie de banlieue à travers l’œil de Sólveig Anspach en regardant Queen of Montreuil.
Commentaires