Le cinéaste a choisi de sortir son nouveau film, La vertu des impondérables, directement sur Canal+ sans passer par la case cinéma. Il s’en explique, en exclusivité, pour Première
Présenté en avant-première au Festival du film francophone d’Angoulême en 2019, La vertu des impondérables de Claude Lelouch sera dévoilé le 13 juin en première exclusivité sur Canal+, et non pas en salles, comme prévu. Cette comédie dramatique entièrement tournée au smartphone réunit un casting composé notamment de Marianne Denicourt, Elsa Zylberstein, Stéphane de Groodt et Ary Abittan.
Première : Vous avez choisi de renoncer à la sortie en salles de votre dernier film, La vertu des impondérables. C’est une première pour vous. Pourquoi ?
Claude Lelouch : Parce qu’il va y avoir un embouteillage de films incroyable. Et puis, je voulais que les gens ne perdent pas le goût du cinéma pendant cette période de privation de cinéma. Le format du film le permettait.
Pourquoi ?
La Vertu des impondérables a été tourné entièrement avec un portable. Ce film m’a permis de retrouver mes 18 ans, ma jeunesse. C’est la caméra-stylo d’Alexandre Astruc. Je n’ai pas voulu être le dernier à faire un film avec cette caméra magique qui va permettre d’aller encore plus loin pour filmer des parfums de vérité.
Vous travaillez actuellement sur un projet ?
Oui, je ne sais rien faire d’autre ! Je prépare un film où je vais essayer de mettre au propre ces 60 ans d’expériences cinématographiques. C’est un film qui va essentiellement parler de l’année 2020 parce que je savais que cette année serait importante ; à chaque fois que le siècle a vingt ans, il devient fou. Mon prochain film sera à mi-chemin entre Les Uns et les autres et L’aventure, c’est l’aventure, entre la fresque et la comédie, avec des hommes et des femmes qui vont s’aimer un peu plus que d’habitude et se détester un peu plus que d’habitude. Pourquoi on se donne tant de mal pour aller dans le même lit ? Et pourquoi on se donne tant de mal pour ne plus y aller ? Ce sera aussi un grand film d’aventures. Ma réponse à la crise que nous traversons aujourd’hui.
La crise sanitaire vous a-t-elle forcé à modifier des choses ?
Enormément ! Je remercie ce grand scénariste qu’est la vie. Je n’aurais jamais eu le culot d’aller si loin. Je vais en profiter un petit peu pour m’amuser de cette époque qui en fait un peu trop.
Vous n’avez pas peur, vous êtes un des premiers à avoir repris une caméra après le déconfinement pour tourner à Monaco une publicité avec Charles Leclerc …
Je ne suis pas à l’abri et je ne fais pas le malin, mais soyons raisonnables ! Je pense qu’on a fabriqué un monde de trouillards… C’est aussi un peu le sujet de mon prochain film.
La vertu des impondérables est diffusé à 22h30 sur Canal+, après Les plus belles années d’une vie, dans le cadre d’une soirée qui ouvre un cycle consacré au cinéaste.
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