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Au début du docu, on est saisis par le personnage de Walter Bassan, héros ordinaire très attachant à force d’humilité. On regrette d’abord qu’il revendique son passé douloureux pour politiser un présent pas si terrible que cela.
Toutes les critiques de Walter, retour en résistance
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film a aussi l’honnêteté de montrer que la transmission de l’esprit de la Résistance n’est pas chose aisée : au retour de la visite à Dachau, la plupart des lycéens confient qu’ils voteraient Sarkozy, ou Bayrou ! Ces réponses que l’on peut considérer comme décevantes pointent les limites de la pédagogie de Walter et du film : ce que disent sans le formuler ces lycéens, c’est que Sarkozy n’est pas Hitler et qu’il est peut-être simpliste ou du moins débattable de comparer les légitimes combats politiques d’aujourd’hui avec la Résistance d’hier.
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Pour mener à bien cette réflexion politiquement incorrecte, Gilles Perret a choisi un porte-parole attachant et convaincant : Walter Bassan, communiste entré dans la Résistance à 16 ans, rescapé du camp de concentration de Dachau. Un homme hors du commun qui n'a cessé de militer pour un monde plus équitable et qui a su garder, à 83 ans, une vitalité et des colères intactes. Avec Stéphane Hessel, grande figure de la Résistance gaulliste, et John Berger, écrivain britannique, il forme un curieux et attachant trio de militants qui s'accorde sur un même constat : le triomphe du néolibéralisme et la brutalité des puissants envers les plus faibles, les sans-papiers notamment... Ce documentaire est une invite à la vigilance en temps de crise.
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C'est de fait une oeuvre à deux faces, l'une bonne, l'autre mauvaise. La bonne tient au projet initial : brosser le portrait de Walter Bassan, ancien résistant communiste déporté à Dachau, un homme de 82 ans, droit dans ses bottes et ses convictions, dont la capacité d'indignation face aux injustices n'a pas désarmé à la Libération. [...] Les choses se gâtent néanmoins pour plusieurs raisons. La première est que son personnage principal, aussi digne d'estime soit-il, y est comme englué dans une volonté de démonstration qui ne lui rend pas vraiment justice comme personnage de cinéma. La seconde est que le réalisateur ne prend pas suffisamment de précautions pour différencier les raisons et les enjeux de la barbarie nazie et de l'iniquité capitaliste.[...] un propos aussi grave et délicat que le sien requiert une approche qui soit intellectuellement et cinématographiquement irréprochable.