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Ce n’est pas vraiment étonnant de voir Benoît Jacquot adapter la pièce éponyme de Marguerite Duras : tout, dans son cinéma, l’amenait à la froideur durassienne, à cet assèchement de la sentimentalité par le verbe. Dans Suzanna Andler, huis clos étouffant dans une maison de bord de mer, il est en effet beaucoup question d’amour et de ses corollaires, la jalousie et le mensonge. Une femme (Charlotte Gainsbourg) y parle de son mari - qu’on ne verra jamais mais qu’on entendra au téléphone - à un agent immobilier, à son amant et à l’ex maîtresse de celui qui occupe leurs pensées à tous. La mise en scène est élégante et théorique (il y a environ cinq mouvements dans le film, chorégraphiés différemment) mais le film est dépourvu de chair et d’âme. L’ennui et le spleen de Suzanna sont les nôtres.