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Souvenez-vous de « L’affaire Flactif » : un promoteur immobilier, sa femme et leurs trois enfants avaient été assassinés au Grand-Bornand en 2003. C’est de cette histoire de vengeance sociale dont s’inspire Possessions. Après plusieurs drames économiques sortis récemment (Toutes nos envies, Une vie meilleure, Louise Wimmer etc.), Eric Guirado, sous influence chabrolienne, choisit lui, la forme du thriller pour parler de l’inégalité des richesses. En auscultant ce couple possédé par l’envie de posséder qui, de gentils beaufs reconnaissants, se transforment en monstres exigeant leur part du gâteau, le cinéaste filme l’engrenage de la convoitise qui rend fou. Avec ses dix-huit kilos en plus, Jérémie Renier campe cet ogre au visage déformé par la haine aux côtés d’une Julie Depardieu parfaitement abjecte en compagne pousse au crime. Terrifiant.
Toutes les critiques de Possessions
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film achevé, on a l'impression de comprendre enfin. Guirado s'y entend en psychologie, mais il a aussi assez de cinéma pour nous plonger dans le drame : on ressort de ce thriller psychologique avec de nombreux souvenirs qui accompagnent longtemps.
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Possessions ressemble beaucoup à du Chabrol. Moins le pamphlétaire de La Cérémonie, que le psychologue qui fouillait la vie des « bonnes femmes » et des pauvres mecs à la Georges Simenon. On sent, surtout, chez le jeune cinéaste le goût d'éviter le spectaculaire (les meurtres, par exemple) pour filer droit à l'essentiel (...) Tout, alors, devient fascinant.
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Eric Guirado s'attaque à la "tuerie du Grand Bornand" pour relancer la lutte des classes et ses dérives. Pas toujours très fin, mais une approche plus osée qu'il n'y paraît.
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C'est à partir d'un fait divers réel (...) que se construit l'intrigue. Et c'est parce qu'on en connaît le dénouement que chaque détail apparemment anodin nous prend aux tripes.
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Hypertendu, "Possessions" réussit à fasciner le spectateur, qui connaît pourtant l'issue du scénario. Jérémie Renier, qui a pris 18 kg pour entrer dans la peau du tueur, est saisissant.
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Eric Guirado s'est emparé du dossier pour en faire non une reconstitution ou un acte d'accusation, mais une interprétation sous forme de film social afin de pointer l'état de l'époque (...) Possession est une histoire du moment. Le pari de Guirado est assez gonflé : il n'y à pas de monstres ni d'agneaux; il n'y a pas de tendresse entre les personnages (...) il y a en revanche, le désir du cinéaste de montrer les fractures d'un temps dans lesquelles tombent les individus (...) Aidé par un casting impeccable, Jérémie Renier en tête.
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Une escalade de l'amertume à l'horreur que le réalisateur Eric Guirado a voulu percer dans Possession sans procéder, (...) à une reconstitution fidèle. (...) Dévorés à petit feu par la convoitise, Jérémie Renier et Julie Depardieu, composent un duos à la fois humain et glaçant, justifiant à lui seul le déplacement.
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Un froide et implacable montée vers l'irréparable, filmée au plus près des protagonistes.
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Possessions ne révolutionne certes pas le genre du drame social, mais reste malgré cela une réalisation honnête et agréable, que l’on regarde distraitement mais avec indulgence.
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Eric Guirado revisite la tragédie du Grand Bornand. (...) Il montre bien ce gouffre social qui existe entre très riches et très pauvres (...) ce besoin obsessionnel de posséder toujours plus.
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Une fois le processus criminel enclenché, le film trouve un rythme plus supportable, et l'on se rend alors mieux compte des qualités de la mise en scène qui profite de ce drôle d'endroit qu'est une station de sports d'hiver (...).
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(...) au lieu de travailler l'étrangeté et la perte de repères liés à cette instabilité du foyer, le film choisit la voie simpliste de l'épinglage social, stigmatisant les habitus des Ch'tis caricaturaux (...) et des bobos des montagnes, sans malice dialectique ni goût du paradoxe. (...) le film entonne à nouveau ce si déplaisant refrain : "Que chacun reste bien à sa place!"
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Eric Guirado ressuscite l’affaire Flactif et signe un conte actuel sur l’humiliation et le surendettement en s’arrimant à Maryline dont les réflexions amères poussent son mari au meurtre, quitte à négliger les personnages des Castang. Mais à ceux qui lui reprocheront sa vision des gens de peu (bloqués devant la télé à fond les ballons), on rappellera sa fidélité au fait-divers : quatre morts dont deux enfants exécutés par un pauvre type, au nom de la seule soif d’avoir.
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Eric Guirado, à qui avait si bien réussi la limpidité du Fils de l'épicier, choisit cette fois la noirceur, pour laquelle il ne semble vraiment pas fait. Tout au long de ce film qu'il présente comme une fiction, mais qui reprend directement la trame de l'affaire Flactif, on le sent mal à l'aise avec la vérité. (...) Là, on touchait à la folie de la possession matérielle. Mais même la folie semble être une notion trop métaphysique pour Guirado, qui s'en tient au simplisme gênant d'une histoire de jalousie minable.