Première
Perdue au milieu des forêts du Puy-de-Dôme, Elsa peine à retrouver ses repères après la disparition de son frère lors d’une mission spatiale. Entre un travail inconfortable et une famille déséquilibrée, la jeune femme découvre un jour qu’une étrange voix extraterrestre communique avec elle depuis l’intérieur de sa tête et lui assure que son frère est vivant … quelque part dans l’univers. Mais l’alien lui propose un ultimatum pour ramener l’astronaute. Avec un cadre fleurtant avec un style de comics, un rythme onirique et des scènes graphiques, Jérémy Clapin côtoie la science-fiction sans jamais l’investir. Il préfère plutôt garder les renforts métaphoriques et l’ambiance du genre pour faire de Pendant ce temps sur Terre un drame social saisissant. Abordant la prise de vue réelle avec ce deuxième long métrage (après son film d’animation J’ai perdu mon corps en 2019), Jérémy Clapin disperse des scènes spatiales en dessins animés, fantasmes éveillés d’Elsa. Mais quand la schizophrénie alien la pousse à faire des choix moralement douteux elle nous entraine à la compassion. Et même si l’on pourrait voir dans ces questionnements attractifs quelques inconsistances, le film nous rattrape par sa richesse visuelle et par l’interprétation convaincante de Megan Northam (Salade Grecque, Fifi). Pendant ce temps sur Terre emprunte à la science-fiction pour interroger le Bien et le Mal tout en considérant avec gravité l’isolement des jeunes dans les campagnes.
Bastien Assié