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Jean-Jacques Annaud aime concilier romance et épopée, violence et lyrisme. C’est un homme de contrastes, l’architecte de projets insensés. En voyant sa nouvelle superproduction, impossible de ne pas établir un parallèle avec Lawrence d’Arabie, de David Lean, dont Or noir reprend les grandes lignes. Les Arabes s’y montrent divisés face à l’ingérence occidentale, l’intérêt particulier prime sur l’intérêt général, un leader charismatique et ambivalent se dégage... Sur ces points, le film d'Annaud pâtit forcément de la comparaison : il effleure la dimension politique du sujet, la réduisant à une opposition de caractères ; il injecte une romance à la limite du ridicule ; le héros, d’abord discret, se pose subitement en sauveur et en stratège éclairé. Cependant, le réalisateur n’hésite pas à s’emparer d’un dossier sensible – toujours d’actualité – en pointant, tout en les nuançant, l’archaïsme et l’immobilisme de la société arabe.
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En croisant le classicisme épique hollywoodien et un portrait des pouvoirs politiques arabes d'hier et d'aujourd'hui, Jean-Jacques Annaud trouve un sujet idéal. Mais le manque de fermeté du cinéaste échoue à faire de cet Or noir la captivante fresque attendu
Toutes les critiques de Or noir
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le sentimen-talisme du film ou son histoire d’amour bancale sont submergés par la complexité des émotions qui unissent Auda, Amar et Nesib ; l’inter-prétation en roue libre de Banderas – un gros miscasting – se voit balayée par la beauté de celles de Rahim et Strong. Avec son talent de conteur qui le caractérise, Annaud parvient même à donner chair à des personnages secondaires croqués avec soin, tel Ali, demi-frère de Auda, ou Hassan, général d’Amar. Impossible donc de ne pas se laisser emporter par le souffle du récit, et de vouer au film une grande tendresse. Car OR NOIR a au moins le mérite d’essayer, quitte à trébucher. Le plus attachant étant qu’il trouve toujours la force de se relever.
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Des chevauchées dans les dunes, des batailles à dos de chameau, en automitrailleuses, en petit avion, et des centaines de vrais figurants en costumes crapahutant dans le désert. Rien n’est laissé au hasard pour maintenir le spectateur en haleine.
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Le fantôme de Lauwrence d'Arabie plane sur Or noir, la nouvelle production pharaonique de Jean-jacques Annaud, tournée dans le désert du Qatar. Tahar Rahim s'y improvise chef guerrier unissant des tribus rivales lors d'une guerre fratricide sur fond de conquête du pétrole.
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(...) Or Noir brille par son lyrisme et son humeur.
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Bien sûr, le film n'est pas exempt de faiblesses : Banderas en fait souvent trop, le personnage féminin est sous-exploité, la traversée du désert est un cliché... Mais Annaud, lui, évite la caricature. Et c'est un grand soulagement !
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De cet affrontement entre deux rois décandents, le film tire toute sa substance dialectique, sa beauté mélancolique et sa grandeur iconique. Le hic, c'est que le héros ici, est censé être Tahar-Rahim (...)
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On aurait aimé davantage d'ampleur, de lyrisme, mais, à défaut de prouesses techniques ou de style personnel, le cinéaste français fait montre de conviction.
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Or noir évoque Lawrence d’Arabie dès ses premiers plans. Au début du film, on y pense, certes. Mais à la fin, il nous a manqué. Car Jean-Jacques Annaud n’a pas appris que les bons aspects du cinéma hollywoodien. Il en maîtrise aussi parfaitement les tares : héros qui ressuscitent, sympathiques personnages secondaires qui tombent comme des mouches pour émouvoir les âmes sensibles, caricatures de femmes bonnes à marier ou d’aventurières sauvageonnes, musique emphatique et omniprésente… Ça ne suffit pas à gâcher le spectacle mais on s’en passerait. Ajoutons qu’Or noir raconte la création de ces Etats coincés entre les pétrodollars et le carcan de la religion. Ça fait forcément moins rêver que les yeux bleus de Peter O’Toole qui, fusil au poing, menait les peuples arabes à se libérer du joug des Turcs. Bien essayé, quand même.
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Mis à part quelques séquences de combat un tant soit peu spectaculaires, le film délivre un ennui profond.
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Hélas, ni poésie, ni humour, ni émotion, en dépit de paysages de désert sublimes.
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Ce type de sortie hivernale d'opérette - l'équivalent cinoche d'Holiday on Ice - ne porterait pas à conséquence si Annaud ne s'y montrait en plus sujet à des bouffées politico-utopistes qui font fi de toute réalité historique.
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Longtemps vendu comme le premier blockbuster arabe, Or noir restera surtout dans l'histoire du cinéma comme le premier film de Jean Jacques Annaud après le cataclysme Sa majesté Minor. (...) en lieu et place d'aventures rétro-orientales à la Tintin, le film s'apparente à une grande braderie Pier Import vue du ciel. On peut même remercier le cinéaste tant la nanardise de l'ensemble relativise la propagande politico-touristique.