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Si, comme dans le premier volet, la mise en scène ne brille pas par son inventivité – utilisation systématique du champ-contrechamp, plans répétés sur les yeux de Lisbeth se reflétant dans l’écran de son ordinateur dès qu’elle s’immerge dans ses recherches –, le suspense est habilement mené à son terme, quand bien même les effets gore de la fin détonnent dans l’économie du récit et traînent en longueur. Au final, Noomi Rapace porte le thriller sur ses épaules et vole la vedette à Michael Nyqvist, dont le personnage semble dépassé par la manière de vivre de l’insaisissable hackeuse. Débarrassée de la panoplie gothique de Lisbeth, l’actrice nuance les expressions de son visage dès que Salander ne refoule plus ses émotions. Toutes les blessures enfouies du personnage ressortent alors pour donner une intensité durable aux scènes.
Toutes les critiques de Millenium 2 - La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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En rendant toute l’ambivalence de Lisbeth, Noomi Rapace confirme son talent et incarne avec détermination cette fille au regard noir et au tempérament d’acier, capable d’encaisser tous les coups. Dans ce deuxième épisode – le dernier sortira le 28 juillet – on découvre que sa brutalité cache une fragilité désarmante. La caméra de Daniel Alfredson se fait dès lors moins froide et moins figée que dans le premier opus, cherchant l’émotion au fond du regard de son héroïne.
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Certes, l'origine télévisuelle de Millénium 2 et 3 est décelable, notamment à travers un format d'image différent de celui du premier opus, une photographie un peu moins stylisée et une mise en scène relativement académique. Mais la qualité de ces deux adaptations de Stieg Larsson demeure de haut niveau, et si l'équipe technique a changé, le casting reste identique.
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La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette est d’une fidélité scrupuleuse à l’oeuvre. Le réalisateur Daniel Alfredson n’a pas apposé son sceau sur ce récit complexe où Lisbeth, l’héroïne férue d’informatique et d’armes, règle ses comptes avec un passé heurté. Noomi Rapace est toujours épatante dans ce rôle. La force d’une histoire riche en rebondissements rend indulgent envers une mise en scène peu inventive.
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(...) le film conserve une certaine efficacité, par son univers froid, presque désincarné, qui substitue à l’image idyllique qu’on se fait parfois du « modèle scandinave » des relations entre citoyens civilisés la vision d’une société violente, sexiste, et qui n’hésite pas à laisser sur le bas-côté les individus les moins bien formatés. Violence symbolique, mais également violence physique, brute ; là encore, Millénium 2 franchit certaines frontières installées par le premier épisode, le dénouement faisant place à un véritable défoulement de haine, insistant parfois avec lourdeur sur les détails les plus « bouchers ». A ce jeu-là, la mise en scène de Daniel Alfredson acquiert assurément un certain relief par rapport au reste du film, mais au prix d’un manichéisme appuyé (on vous aura prévenus : les méchants de Millénium 2 sont très, très vilains). L’écueil de la maladresse n’épargne donc pas cette saga suédoise, y compris dans des détails plus amusants, comme un placement de produit osé, celui d’un tabouret Ikéa qu’il faut au moins, on s’en doute, une hackeuse du niveau de Lisbeth Salander pour pouvoir monter... C’est aussi avec une impression de kit un peu pré-conçu qu’on ressort de cette suite tout de même bien huilée, et qui réussit à maintenir l’attention vive pour les aventures de son héroïne décalée ;
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Le début est laborieux (c'est le moment où la trilogie, aussi, était la plus faible). Mais une fois la traque de Lisbeth Salander lancée, la tension dramatique se crée et se maintient grosso modo jusqu'à la fin. On est un peu déçu par le casting des méchants : le géant blond insensible à la douleur perd son côté Terminator marmoréen pour devenir un colosse quelconque. Zala, affreux ex-agent secret redouté par tous, fait l'effet d'un pépé indigne sortant d'une opération de chirurgie esthétique ratée (question maquillage le film a un côté vraiment cheap !). Quant aux meilleurs moments du livre - le combat de boxe surréel dans l'entrepôt ou l'accrochage jubilatoire avec les deux motards métalleux buveurs de bière... -, ils sont filmés standard...
Reste que Michael Nyqvist, plus discret que dans le premier épisode, a vraiment pris ses marques en « Super Blomkvist ». Et puis, Noomi Rapace, l'oiseau rare, est parfaite en amazone de l'ère 2.0, encore plus sexy après des vacances dorées. Bronzée, perruquée en blonde ou grimée à la Kiss, elle rappelle, parfois, la Uma Thurman de Kill Bill, surtout quand elle ressurgit en zombie tout crotté, après avoir été enterrée vivante. Une fille géniale, car increvable.
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Affaibli, le rythme menace dangereusement l'entreprise, qui ne doit son salut qu'à l'intérêt croissant du personnage goth et barré interprété par l'intrigante Noomi Rapace.