Médée miracle

Huppert campe une Médée perdue quelque part entre ses compositions pour Haneke et Claire Denis, d'où une impression de déjà-vu que ne contredisent ni la forme ni le fond. Le vidéaste se serait-il trompé de public en prenant le spectateur de cinéma pour le visiteur d'une galerie d'art ?

Un film qui fait son or avec rien, une petite caméra, une grande actrice, des rues de Paris comme on n’en voit jamais que chez Rivette, et un sens de la poésie qui fait de Bernardi un correspondant italien de Werner Schroeter.

Médée Miracle parvient non seulement à éviter toutes sortes de pièges, mais, superpose différents degrés de lecture qui ne s'excluent, ni ne se complètent, mais, sont donnés comme autant de possibilités de perception d'une situation qui est celle de l'héroïne du film.

Cette manière de couper les ailes à la puissance meurtrière d’Huppert permet à l’actrice de retrouver une veine années 80 de son jeu, entre Godard (Passion) et Pialat (Loulou) : ce mixte de fureur prolo (…) et de bonté exploitée qui lui va aussi si bien.

Filmé à la sauvette et en décor naturel, "Médée miracle" capture l'invisible

Dans Médée Miracle, Isabelle Huppert est toute seule. Nous apercevons à peine Maria de Medeiros qui aurait pu être son alter ego. Ses partenaires jouent mal. Elle aussi.

Médée Miracle oscille entre des moments de grâce, de pure mélancolie, et pas mal d'impasses formalistes, d'intentions qui restent théoriques.

Variations contemporaines sur la tragédie de Médée (...) Un vision parfois aride, mais parfois d'une grande puissance poétique

Un pensum prétentieux où Huppert se caricature.

Une transposition du mythe qui multiplie les propositions expérimentales mais finit par s’égarer dans un hermétisme ennuyeux.