-
En parfait complément de l’approche documentaire et pédagogique de Rithy Panh sur la barbarie des Khmers rouges, le long métrage de Régis Wargnier s’adresse à un public plus large. Il apporte aussi une dimension romanesque au récit des aventures d’un ethnologue français pris dans un conflit auquel il ne comprend rien. L’incroyable histoire de François Bizot méritait d’être racontée parce qu’elle repose sur un paradoxe : il doit sa vie à un tueur. Il a en effet connu Douch avant que celui-ci « n’exerce » à grande échelle, ce qui évite au réalisateur d’illustrer le génocide mais lui permet de questionner l’incompréhensible cruauté de certains hommes. Comme chez Rithy Panh, un soupçon de lumière semble éclairer le mystère quand, à la fin du film, le bourreau est confronté à sa victime. Son humanité, qu’il n'a jamais remise en question, ressort alors, fascinante et contradictoire, l’espace de quelques instants.
Toutes les critiques de Le Temps des aveux
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Une histoire vraie et terrible racontée avec un réalisme saisissant. (...) Une mise en scène sans fioritures et d'une sobriété bienvenue.
-
L'essentiel demeure l'affrontement entre Duch (Kompheak Phoeung, impeccable) et Bizot (Raphaël Personnaz, très loin des beaux mecs fades qu'on lui fait généralement jouer). Le rapport presque sado-maso qui unit, malgré eux, ces deux hommes.
-
Un film engagé et intense. Personne n'est sorti indemne de ce long-métrage bouleversant.
-
Le paradoxe de ce récit de survie est parfaitement amené par le cinéaste qui joue subtilement avec passé et présent. Mais il l'empêche d'entrer pleinement dans le sujet, réduisant considérablement son impact sur le spectateur.
-
Le film vaut pour ces acteurs et son sujet, la mise en scène restant dans un pré carré bien cadré, classique, hormis celui de sa reconstitution. Ce qui n’empêche pas de se laisser prendre par ce destin d’exception (...)
-
Malgré un manque de moyens financiers qui se ressent à l'image, le film vaut par le face-à-face du bourreau et de sa victime.
-
Comme dans "Indochine", comme dans "Est-Ouest", deux de ses précédents films, Régis Wargnier cède à la tentation de la belle image, du beau plan, en un mot de l’esthétisme, reléguant au second plan ce qui faisait la profondeur du "Portail".
-
Malheureusement, ce face-à-face, reconstitué avec minutie, manque d’émotion.
-
Plutôt que de s’arrêter aux jours de terreur vécus par Bizot dans sa prison khmère face à son geôlier, Régis Wargnier a voulu explorer l’avant, le pendant et l’après de cette rencontre. (...) Dommage, car ce choix donne au film un caractère illustratif. Il abolit la violence des faits et une partie de l’émotion.