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De petits immeubles en brique rouge, des hommes alcooliques, des femmes soumises, des enfants livrés à eux-mêmes... Le décor du premier long métrage de Clio Barnard ne nous est pas inconnu, c’est celui du cinéma social britannique qui, de Ken Loach à Peter Mullan, accouche d’oeuvres dérangeantes, âpres et souvent bouleversantes. Le Géant égoïste, malgré une surcharge émotionnelle qui laisse au début craindre le pire, ne déroge pas à la règle. Au détour d’une séquence de course hippique clandestine suscitant la peur et l’enthousiasme, ou du plan affreux montrant un cheval mort électrocuté, on saisit les enjeux du film. Ce dernier se présente moins comme un tableau édifiant du lumpenproletariat du nord de l’Angleterre que comme une danse macabre, poétique et cruelle à l’issue incertaine. On ne peut y rester insensible, de même qu’à la spontanéité des deux jeunes acteurs amateurs, exceptionnels.
Toutes les critiques de Le géant égoïste
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L’image est baignée dans une grisaille brumeuse, industrielle et étrangement poétique, tandis que la tragédie se noue. Pour la cinéaste Clio Barnard, ce talent de plasticienne n’est jamais synonyme d’esthétisme gratuit : ses personnages ont une puissance d’émotion hallucinante, qu’il s’agisse des deux jeunes protagonistes, inoubliables de justesse et de violence candide, ou des adultes, y compris l’énigmatique « géant » (Sean Gilder), dont on découvre in extremis la part d’humanité.
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Alors que Ken Loach a annoncé prendre bientôt sa retraite, il a peut-être trouvé en Clio Barnard son successeur. (...) Barnard dépasse l'imitation (...)
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"Le Géant égoïste" est un des plus beaux films sur l'enfance, à la fois dans la grande tradition réaliste du cinéma anglais et tout imprégné de préoccupations formelles (...)
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la réalité la plus déchirante irrigue son film magnifiquement crève-coeur.
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Un film sur la Grande Bretagne, d’un réalisme déconcertant mis en valeur par de sublimes performances et des touches poétiques inattendues.
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Le talent est là, évident. Comme chez Loach, la tragédie naissante et les tensions qu’elle génère se superposent à un fond documentaire passionnant. Alternant des plans fixes magnifiques (belle séquence d’ouverture avec ces chevaux broutant sous la voûte céleste) et des séquences plus nerveuses et violentes, Clio Barnard fait montre d’une grande maîtrise filmique.
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« Le géant égoiste » est le meilleur film british depuis bien longtemps.
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Inspiré d’un conte d’Oscar Wilde, ce premier long métrage, aussi percutant qu’éprouvant, évoque le destin de deux adolescents embauchés par un ferrailleur aux douteuses méthodes.
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Il y a dans cette histoire rugueuse, ce « no future » implacable, une forme d’humanité et de tendresse qui procure une réelle émotion. Venue du documentaire, la réalisatrice Clio Barnard a réuni un solide casting mêlant professionnels — Steve Evets, vu dans « Looking for Eric » de Ken Loach, son épouse Siobhan Finneran — et comédiens amateurs.
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Le cinéma britannique se porte plus que bien avec Le Géant Égoïste, l'histoire d'enfants pas si puériles...
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Un tendre poème sur l’enfance et un éloge funèbre dévastateur sur l’innocence perdue.
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Avec “Le Géant égoïste”, fable tragique située dans le Nord de l'Angleterre, Clio Barnard réussit une adaptation contemporaine bouleversante d'un conte d'Oscar Wilde.
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Les acteurs impressionnent, l’univers est sale et poisseux comme on aime, mais le film est bien trop prévisible pour totalement convaincre.
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Dans l’univers des exclus d’une communauté déjà déshéritée, nous voilà entraînés dans les abîmes de l’individualisme et de la cupidité, mais narrés avec poésie et beauté. Les deux acteurs, choisis pour leur absence d’expérience, sont sidérants de vérité.
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Figé dans un décor très typique de la grande Bretagne moderne, ce film garde tout de même un certain mythe, il est d’autre part divinement bien écrit.
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Si ce « Géant égoïste » marche sur les mêmes plates-bandes déjà foulées par un autre géant du film social britannique, Ken Loach, il se singularise par sa description d’un monde sans concession perçu à hauteur d’enfants. Et pas n’importe quels gosses. Conner Chapman met tout son talent inné d’acteur non professionnel à donner corps et crasse à cet hyperactif teigneux. Ce maigrelet blondinet trouve sa parfaite complémentarité avec Shaun Thomas, parfait en rondouillard timoré. Mais Clio Barnard n’est pas Walt Disney. Elle propulse son tandem attachant dans les montagnes russes d’un scénario radical. Et tant pis s’ils vont droit dans le mur de la réalité. La cruauté du monde, elle, n’a pas de freins…
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Le film a beaucoup plus de mérites que le documentaire « the Arbor ».
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Un film qui renvoie beaucoup d’émotions dans le bon sens du terme. Certaines scènes sont parfois difficiles à regarder mais le film est tellement généreux sur la fin que l’on oublie, un film inébranlable comme la relation d’amitié entre les 2 protagonistes.
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Âpre constat social, “Le Géant égoïste” parvient à évoquer le sort d'enfants livrés à eux-mêmes sans jamais en faire l'objet d'un chantage à l'émotion, et prolonge le cinéma de Ken Loach.
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Les petits larcins de deux adolescents du nord de l’Angleterre. La révélation d’une jeune cinéaste qui porte le réalisme social à son point d’incandescence.
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Tout ce récit tient sur l’exceptionnel talent de ces deux jeunes comédiens, si on peut appeler ainsi des non-professionnels, l’intrigue leur imposant également une grande familiarité avec les chevaux, une des scènes étonnantes du film l’exigeant tout particulièrement.
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Une expérience émotionnellement sévère.
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La Britannique Clio Barnard signe un beau conte tragique, qui oscille entre contemplation et critique sociale.
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Un réalisateur de talent, rigoureux qui sait aussi bien manier l’aspect humain que technique. Il est clairement mené par l’amour des paysages rudes et des personnages insensibles, on est envoûté par l’histoire et ses protagonistes.
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Ces acteurs amateurs qui jouent le rôle de Arbor et Swifty ont une relation facile et un rapport inconscient, qui dépasse presque la barrière de l’amitié.
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Un beau "loachien", brutal, social et poétique.
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Beau et dur, le premier film de Clio Barnard jette une lumière neuve sur l’Angleterre des marginaux.
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L’ombre de Ken Loach plane sur ce récit initiatique, mais là où le réalisateur de My Name is Joe désamorçait le drame par des pointes d’humour, Clio Barnard préfère rester dans le lyrisme tragique. Quand la réalisatrice s’autorise enfin à desserrer l’étau, le film à la mise en scène stylisée livre toute son humanité et l’émotion emporte tout. Un talent british à suivre.
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Un film affaibli par les rouages rouillés d’un genre codifié.
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Drame social peu singulier, c’est par son juste et délicat portrait de deux enfants livrés à eux-mêmes que Le Géant égoïste touche et séduit.
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Implacable et pesant, on regarde sa montre plusieurs fois pendant la projection.
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Un petit modèle d’équilibre que cette chronique sociale naviguant entre néoréalisme italien et mélo à la Ken Loach. La maîtrise de cette grammaire bien connue par Clio Barnard transpire tout au long du film. Ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse. Plutôt juste et fort dans sa description du prolétariat anglais, ce "Géant égoïste" n’en demeure pas moins un peu sage, légèrement coincé par ses références, comme s’il peinait à tracer plus vigoureusement son propre chemin.
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Les motifs loachiens deviennent des poncifs loachisants, l’intérêt réel pour le milieu dépeint est hélas vite dépassé, et la part de conte du film, si elle permet quelques belles scènes (…), ménage également une fin-choc à la limite du racoleur.