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Ce film d’animation nous entraîne dans un futur où l’humanité a réussi à atteindre une quasi- immortalité, tout en perdant - au fil des manipulations génétiques nécessaires pour y parvenir - la faculté de procréer. Et pour tenter de renverser la donne en trouvant les secrets de la reproduction indispensables à la survie humaine, un robot humanoïde high- tech est envoyé dans une ville souterraine, peuplée de clones mutants prêts à se rebeller contre leurs créateurs. Le film de Takahide Hori peut se lire comme le miroir inversé du Wall- E de Pixar. Dans cette dystopie, tout espoir d’humanité apparaît en effet envolé à jamais. Et le fait qu’on le comprenne très vite enferme tout aussi rapidement le récit dans une succession de boucles répétitives qui pourraient s’enchaîner des heures durant sans que cela n’apporte rien à ce portrait d’un avenir qui s’écrit en noir très très foncé, faute de creuser des possibles chemins de traverse tout juste survolées et à peine esquissées. Mais cette faiblesse du scénario n’abîme en rien ce qui fait la force de Junk Head : la qualité fascinante de son animation en stop- motion et sa manière ludique de jouer avec les différentes références (de Dune à Matrix en passant par Star Wars ou encore Alien) qui constituent ses sources d’aspiration totalement assumées. Dommage donc qu’ici le fond ne parvienne jamais à se hisser au niveau de la forme.