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Opérant dans un registre qu'on pourrait qualifier de réalisme poétique, Park Chan-Wook s'offre une grande liberté d'écriture pour définir un univers psychiatrique assez peu fréquenté au cinéma et où beaucoup reste à inventer. Jamais en panne d'imagination, le cinéaste accumule les idées et les filme joliment à la caméra (...). Le revers de la médaille, c'est qu'on a du mal à trouver un sens à cette frénésie (...).
Toutes les critiques de Je suis un cyborg
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Ellepar Helena Villovitch
Il est absolument nécessaire d'avoir conservé son âme d'enfant pour s'émerveiller de ce conte très allumé.
- Le Mondepar Jacques Mandelbaum
Cette fable surréelle, qui oscille entre une veine frénétique à la Kusturica et l'étude déjantée d'un cas d'anorexie mentale, ambitionne apparemment d'entrer dans l'univers intime de l'adolescence par le biais de la monstruosité poétique. Le spectacle, signé par le réalisateur énervé de Old Boy et de Lady Vengeance, se révèle à la fois passablement galvaudé et un peu usant pour les nerfs, mais il a fait un carton en Corée.
- Fluctuat
Dur de défendre Je suis un cyborg, premier four retentissant de Park Chan-Wook dans son pays. Entre conte fantastique sous influence et comédie sentimentale neuneu, l'auteur a du mal à abandonner sa fascination pour l'ultra violence et livre une oeuvre complexée qui n'assume pas sa possible naïveté.
- Exprimez-vous sur le forum cinémaRetour en petite forme du wonderboy du cinéma coréen Park Chan-Wook, auteur du très surestimé Old boy, et du trop sous-estimé Lady vengeance. Si autrefois son pompiérisme témoignait malgré tout d'un formalisme exacerbé sachant articuler ses références avec une certaine maestria visuelle (rigueur de la composition du cadre), Je suis un cyborg tourne à vide et agace. Après l'ultra violence baroque et stylisée de sa trilogie sur la vengeance, place au conte fantastique, barré et mignon, genre "Amélie vole audessus d'un nid de coucou". On sait que la folie est un thème récurrent chez Park, donc pourquoi pas lui consacrer un film et raconter l'histoire de Young-goon, jeune nana au corps frêle et gravement atteinte qui se prend pour un cyborg depuis qu'elle a été séparée de sa grand-mère qui croyait être une souris. Internée, refusant de s'alimenter (elle préfère lécher des piles), elle rencontre le big love à l'asile (joué par Rain, pop star coréenne). Sa folie va alors soigner la sienne (et inversement), le film tombant dans la romance gnangnan et assumée, ou presque.Je suis un cyborg a tout pour déplaire avec ses faux airs illuminés et sa galerie de personnages annexes azimutés et caricaturaux. Park déploie pourtant des efforts à coup d'audaces visuelles pour faire exister un univers à l'image de ses héros, mais en passant de la réalité à la subjectivité ou au virtuel sans tisser de liens convaincants, il brasse du vent. Accumulation de saynètes, le film progresse laborieusement, s'essayant à la comédie contrastée finalement alourdie par un esprit débile et répétitif. Je suis un cyborg cherche néanmoins à contourner la schizophrénie pour la traiter moins comme une maladie qu'un potentiel, un accroissement de l'être par la folie, comme si Park voulait aussi justifier son cinéma, mais c'est raté. On sent que derrière le film se cache une oeuvre qui ne s'assume pas. Park se refuse d'être un gentil répondant à la noirceur de ses films précédents. Il ne s'accepte pas en grand naïf et exulte dans ses scènes où transformée en killing machine, son héroïne dégomme le personnel de l'asile avec ses doigts mitraillettes. Sauf qu'à faire un film contre ses propres désirs, il y a un sentiment de trahison qui ne sait même pas au mieux se transformer en suicide artistique. Je suis un cyborg
De Park Chan-Wook
Avec Lim Soo-Jung, Jung Ji-Hoon
Sortie en salles le 12 décembre 2007
Illus. © Wild Side
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