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Pas un pli, pas une étoffe, pas un chignon qui ne bénéficient d'une attention proprement fétichiste de la part de Haynes, cinéaste obsessionnel qu'on compare volontiers et naturellement à Douglas Sirk, le père du mélo pompier en rouge, jaune et vert, couleurs dominantes de Carol. Comme dans Loin du Paradis, Haynes reprend les motifs esthétiques, mais aussi thématiques (intrigues de soap, ambiance queer, personnages en pleine crise existentielle), du grand formaliste des années 50.
Le résultat est d'une beauté assez saisissante mais, le syndrome de Stendhal évacué, on se demande "à quoi bon" ? A quoi bon filmer cette histoire aujourd'hui à la manière d'un maître d'hier ? A quoi bon choisir Cate Blanchett et Rooney Mara, actrices aussi dissemblables physiquement qu'à l'intériorité et à la fragilité comparables ? L'alchimie entre les deux actrices (qui font le job) ne fonctionne clairement pas, on peine à croire à leur histoire d'amour que, pourtant, Haynes s'échine à rendre la plus douce, la plus retenue, la plus sensible qui soit. Cette difficulté à incarner la passion culmine dans la scène d'amour entre les deux femmes d'une banalité qui nous ferait presque regretter Adrian Lyne.
Toutes les critiques de Carol
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une pure merveille (...) Un film à la fois tendre et déséspéré. En tout point sublime. Todd Haynes signe un mélodrame ultra- léché façon Douglas Sirk et le plus beau film vu jusqu'ici en compétition. Le couple Cate Blanchett - Rooney Mara est au parfait diapason.
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Ce miroitement d’apparences, de nuances, d’ambiguïtés n’est pas la moindre des qualités de ce film où le feu du volcan bouillonne tout du long sous la glace, jusqu’à l’extraordinaire scène finale qui le voit jaillir dans une tempête émotionnelle muette et ravageuse.
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Un somptueux mélodrame porté par ses deux actrices, Cate Blanchett au sommet de son art et Rooney Mara parfaite en réincarnation officielle d'Audrey Hepburn.
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Un film pour tous, donc. Parce qu'il est si beau qu'il serait dommage d'en priver quiconque. Pour un peu, on manifesterait pour qu'il soit obligatoire.
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Todd Haynes filme ainsi de façon splendide les prémices d’une passion, le respect et l’admiration réciproques, le fait de trouver pour une fois une personne qui sache vous écouter, mais aussi l’attirance physique.
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Le duo radieux et hanté, Cate Blanchett et Rooney Mara, porte Todd Haynes au-delà de lui-même, au sommet d’un geste pur.
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Un drame sublime (...) Jalonné de moments de grâce, le récit, d’une lucidité bouleversante sur la relation amoureuse, est enlevé par une mise en scène d’une délicatesse, d’une élégance et d’une sensualité inouïes.
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Sa romance sublimée par deux comédiennes formidables constitue un aboutissement.
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Une oeuvre poignante, sublime histoire d'amour contrariée magnifiée par le magnétisme du couple formé à l'écran par Rooney Mara et Cate Blanchett.
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Todd Haynes émeut aux larmes, déploie une mise en scène d’une élégance folle, rend un hommage vibrant au cinéma de Douglas Sirk et brode en fil d’or une réflexion passionnante sur la solitude qu’impose (parfois) la différence.
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Le cinéaste magnifie une romance interdite entre deux femmes (...) La clé du succès de cette œuvre splendide s'opère en fissurant avec délicatesse une certaine image d'Epinal
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La beauté du film vient de son élégance presque désuète, de la perfection des mouvements de caméra qui semblent observer, constamment, chez l’héroïne, ce vernis de bienséance qui se craquelle…
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Rooney Mara est géniale et assure face à Cate Blanchett.
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Du film, on ne retient que cette image, répétée plusieurs fois : Cate Blanchett et Rooney Mara se regardant fixement. Et le jeu des deux actrices est assez puissant et précis pour faire de la topographie de ce regard échangé un lieu étrange, riche, complexe
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L’emphase, de toute façon, est étrangère à Todd Haynes. Il n’y a, bien sûr, aucune ambiguïté dans sa peinture de la société américaine, dont le puritanisme coïncidait alors avec le maccarthysme. Mais la violence et la beauté de l’histoire de Therese et Carol dit aussi que, au-delà des contingences historiques, l’amour est toujours un crime.
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(...) une romance dans le New York des années 1950, aussi élégante que brûlante.
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Un mélo fiévreux et flamboyant.
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Techniquement brillante, cette adaptation d’un roman de Patricia Highsmith transporte le spectateur dans une romance taboue, puissamment interprétée par deux actrices au sommet de leur art.
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La mise en scène de ce film très émouvant a aussi de quoi séduire le jury entre deux larmichettes.
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Seule une actrice d’une plasticité hors-norme pouvait faire miroiter les multiples facettes de Carol. Cate Blanchett lui prête son prodigieux talent, tout en modulant sa virtuosité proverbiale, et c’est un bonheur de la voir se risquer ainsi à la vérité de son personnage plutôt que de se livrer à une simple performance.
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Mise en scène, montage, images, costumes : tout respire la sophistication dans ce long métrage d’une remarquable maîtrise, qui parvient à marier les exigences avec un art consommé de l’équilibrisme.
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(...) le réalisateur Todd Haynes nous offre sur un plateau une histoire d'amour, une formidable histoire d'amour, de celles qui vous laissent une trace indélébile.
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"Carol" est donc non seulement à la hauteur de l’espoir mélodramatique qu’il avait suscité, mais bénéficie même en plus, et c’est une surprise, d’une construction en mode mineur qui débarrasse le film de ce qui avait pu rendre "Loin du paradis"un peu désagréable malgré ses beaux habits.
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Carol est l'adaptation séduisante, cruelle et brûlante d'« Eaux dérobées », un roman que Patricia Highsmith, la reine du polar, a signé du pseudonyme de Claire Morgan.
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Si rien ne déçoit dans Carol, pas même la belle séquence saphique, dommage que le réalisateur de Velvet Goldmine n’ait pas tenté davantage de scènes longues et risquées.
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Non pas que "Carol" soit un ratage complet. Loin de là. Mais il n’a pas la puissance d’évocation habituelle du travail de Haynes et pourrait même laisser totalement indifférent. (...) Alors que les héroïnes sont anticonformistes, le film ne l’est jamais vraiment. Jamais déstabilisant, il marche dans les clous, dans un certain charme glamour de papier glacé, reste à distance. Soit l’antithèse de ce qu’est l’œuvre de Todd Haynes.
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Un film soigné, impeccablement réalisé, mais qui paraît manquer souvent de rythme et, plus encore, d'intensité. Rooney Mara, qui donne à penser à Audrey Hepburn, est parfaite dans le rôle de Therese, et la composition de Cate Blanchett est impeccable.
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"Carol" n'en reste pas moins plein de charme, la reconstitution et la photographie sont d'un très haut niveau, mais l'impact de la passion ne passe guère. On finit par s'ennuyer.
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Mélo référencé et guère plus cachottier des jalons de son imaginaire cinéphile, "Carol" n’en cultive pas moins ses facettes plus torves.
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"Carol" est plastiquement splendide. Trop sans doute. Car il s’agit d’une splendeur sous cloche, figée dans l’encaustique du maniérisme rétro, un film-Chevignon où l’air vient à manquer. (...) Une belle friandise fétichiste désincarnée, éteinte, confite, une enveloppe parfaite vidée de sa chair et de ses tripes.
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Ce film, dans lequel Cate Blanchett et Rooney Mara se disputent la vedette, avance à fond de teint mais l'intrigue, plus chic que choc, n'est jamais à fond de train.
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C’est lent, alourdi par une musique lancinante, voire insupportable, qui appuie tous les effets. Mélodrame aussi classieux par sa forme qu’insipide sur le fond (...) On s’ennuie ferme devant cette fable un brin démodée.