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Tout est dans le titre : ça va bientôt péter. Pourquoi ? Ce n’est pas dit. Du coup, l’imminence de l’apocalypse conduit les héros, un acteur et sa copine, à faire n’importe quoi. Allumer la télé pour entendre que le dalaï-lama et Al Gore ne sont pas contents (fallait pas polluer la planète !), badigeonner des feuilles blanches, copuler comme des bêtes... Écrit à l’eau bénite, le scénario sermonne à tout va, passe totalement à côté du sujet, émeut deux minutes le temps d’un adieu sur Skype et dégage à l’arrivée l’inimitable parfum des nanars auteuristes.
Toutes les critiques de 4h44 dernier jour sur terre
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La fin du monde, encore? Toujours. Mais on ne saurait s'en plaindre, le film d'Abel Ferrara s'imposant comme le plus bel opus de la vague actuelle aux côtés de "Melancholia".
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Si "4h44" est agité de soubresauts, il est tout sauf un film convulsif. Ni pathos, ni nihilisme paroxystique.
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Ferrara retrouve, dans ces ponctuations faites de fondus enchaînés et de chevauchements sonores, l'énergie singulière de son art.
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Face à l’émouvante Shanyn Leigh, l’extraordinaire Willem Dafoe confirme, s’il en était besoin, la complicité fertile qui le lie au cinéaste.
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Si le superbe théâtre apaisé et abstrait de ‘4h44’ parait loin des polars déglingués et trash qui firent la gloire de Ferrara (‘Bad Lieutenant’, ‘The King of New York’, ‘The Addiction’), celui-ci reste un cinéaste de la crise et de la contestation. Seulement, cette fois-ci, la contestation punk et la charge anti-capitaliste ont cédé la place à une manière d’insolence zen toute aussi déglinguée. « Le monde finit depuis son premier jour. Il ne faut pas prendre cela trop au sérieux ». Yeah, Abel !
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4h44 n'est pas un film de plus sur l'apocalypse, mais le plus beau jamais réalisé sur l'apothéose.
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Pour accompagner l’apocalypse, Abel Ferrara substitue aux grandes orgues une petite musique de chambre bouleversante. Avec Skype comme fenêtre sur le monde.
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A quoi ressemble l'apocalypse selon Abel ? Dans leur appartement-terrasse de Manhattan, Syke et Cisco attendent la fin du monde avec sérénité. Elle peint, ils font l'amour. Réconcilié avec la vie, Ferrara, le prophète punk, signe un puissant hymne à l'art et à l'amour.
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A l’instar de Melancholia, cet anti film catastrophe opte pour le non-conformisme. Le tape-à-l’oeil laisse place à l’intime, la panique à l’attente sereine. Une recette octroyant à la fin de l’humanité un visage sobre.
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Fidèle à lui-même, Abel Ferrara signe une œuvre inégale, mais marquée par une profonde indépendance d’esprit. Entre lourdeurs et moments de grâce, l’ensemble séduit par sa radicalité.
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Ferrara pensait offrir une apocalypse anticonformiste, mais il rappelle simplement que d'autres l'ont fait avant lui, et mieux.
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L’apocalypse selon Abel : le parfait contrepied du Melancholia de von Trier, soit une petite affaire intime, presque ordinaire, et où l’auteur poursuit dans la veine autobiographique de Go Go Tales. Mineur mais touchant, jusque dans ses naïvetés et faiblesses.
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L’apocalypse selon saint Abel sera donc une apocalypse intime, claquemurée dans un loft du Lower East Side où, tandis que s’égrènent les heures funestes du compte à rebours, un couple d’artistes s’agite, vogue d’une conversation Skype à l’autre (...)
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Alors que quelques prédicateurs new age s’assemblent autour du pic de Bugarach en attendant la fin du monde et que le genre « apo » n’en finit pas d’essaimer en réalisations plus ou moins réussies, le film de Ferrara a quelque chose d’un pied de nez. Parce qu’en s’inscrivant dans le huis-clos d’un loft new-yorkais, 4h44 regarde avec distance les images de la catastrophe et qu’en se polarisant autour d’un couple de hipsters qui n’ont pas l’étoffe de héros, il situe l’apocalypse sur le terrain de l’intimité, quitte à courir le risque de basculer dans le mortel ennui de ce prosaïsme domestique.
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On se sent parfois exclu, même si le long-métrage a le mérite de ne pas être un film catastrophe sur un sujet usé par le 7e art.
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Si le dernier jour sur terre d’Abel Ferrara ressemble à ça, je préfère faire des cabanes en bois avec Kirsten Dunst.
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On ne comprend pas bien où veut en venir le dernier film d' Abel Ferrara. Peut-être faut-il parvenir à le mettre en perspective avec le reste de son oeuvre que nous connaissons mal ? Ou peut-être loge-t-il à la même enseigne des vieux artistes qui essaient sur le tard de se mettre à la page en tombant, à force de persévérance, à la mode ?
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Cisco, et une peintre, Skye, s’apprêtent à passer leur dernier après-midi ensemble avant l’apocalypse. Une ultime étreinte qu’Abel Ferrara filme avec sensualité. Mais par la suite, le réalisateur perd complètement le fil de son scénario — mais y en avait-il un? —, enchaînant des scènes sans intérêt et sans suspense, qui débouchent vite sur le néant. Du coup, malgré sa brièveté, 82 minutes, ce « 4h44 » s’étire en longueur. Désespérant d’ennui.
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La fin du monde devient interminable quand elle est filmée par Abel Ferrara.(...) Bref, il ne se passe rien. Seul moment original: celui où les présentateurs des journaux quittent leur fauteuil pour rentrer chez eux. Quelle heure est-il? 4 h 43? Il faut qu'on y aille.