Écrivain et peintre espagnol, Rafael Alberti est né en 1902 à El Puerto de Santa María, en Espagne. Il a quinze ans lorsqu’il déménage avec sa famille à Madrid, où il fréquente un collège de jésuites. Quelque temps après, le jeune garçon, déboussolé par son nouvel environnement, renonce à ses études afin de s’adonner à sa première passion, la peinture. En 1920, Rafael Alberti expose ses premiers tableaux (essentiellement les paysages de son Andalousie natale) au Salon d’Automne de Madrid. Cependant, après le décès de son père, Rafael, handicapé par une constitution physique fragile l’obligeant à rester cloîtré dans sa chambre à lire des poètes modernistes (tels Juan Ramon Jiménez, Rubén Dario), décide se lancer dans l’écriture. En 1925, il publie son premier recueil Marin à Terre (Marinero en tierra), qui remporte le Prix national de la littérature et le fait connaître. Bien que cette œuvre soit considérée comme faisant partie de la tradition des recueils de chansons, elle laisse entrevoir les velléités avant-gardistes du jeune poète. Dans la même veine suivront L’Amante (La amante) en 1926 et El alba del alhelí en 1927. Entre-temps, il se lie d’amitié avec Antonio Machado, Luis Buñuel et Federico Garcia Lorca, avec qui notamment il forme la Génération 27, l’un des courants littéraires espagnols les plus importants. Influencé par le style du poète baroque espagnol Gongora, il fait paraître en 1929 À chaux et à sable (Cal y canto). La même année, à la suite d’une période sombre marquée par une crise spirituelle, Rafael Alberti dévoile Sur les anges (Sobre los angeles), qui s’inscrit dans le Surréalisme, auquel ses comparses Lorca (dans Poète à New York, 1931) et Buñuel (dans L’Âge d’Or, 1930) s’essayeront également. Grâce à ce recueil, caractérisé par une poésie violente, des images denses et un univers imaginaire noir, il est regardé comme une des plus grandes figures de la littérature espagnole. Avec la même recette, il écrit entre 1929 et 1930 Sermones y morales et Yo era un tonto y lo que he visto me ha hecho dos tontos. En 1931, l’Espagne voit la chute de Primo de Rivera et l’arrivée de sa deuxième République. Ce contexte politique agité pousse l’écrivain espagnol à devenir militant du Parti Communiste Espagnol (PCE). Ses convictions politiques sont celles du marxisme révolutionnaire, et il les revendique à travers son œuvre poétique : El hombre deshabitado (1930), Fermin Galán (1931), ou Consignas (1933). C’est aussi en 1931 qu’il convole en justes noces avec l’écrivain Maria Teresa Léon. Durant la guerre civile espagnole (1933-1939), Alberti se range du côté des républicains et devient le secrétaire de l’Alliance des intellectuels antifascistes, avec entre autres Pablo Neruda, Robert Capa, Elsa Triolet et Ernest Hemingway. Il combat aussi bien par le biais des revues (Octubre, qu’il a fondée en 1934, et El Mono azul, dont il est le directeur) que sur le front. Pendant cette période, il fait paraître Poema del mar Caribe (1936), 13 bandas y 48 estrellas (1963) et De un momento a otro (1939), fustigeant la situation sociale précaire qui prévaut dans son pays et expliquant la nécessité d’un soulèvement populaire afin de sortir de ce carcan. À la fin de la guerre, la déroute des républicains le contraint à partir en exil, d’abord en France, où il devient traducteur pour la radio, puis en Argentine. Il y reste jusqu’en 1963 avant de s’envoler vers l’Italie. Il n’abandonne pas pour autant son activité littéraire. Il publie le recueil de poèmes Entre el clavel y la espada en 1940 et deux ans plus tard, la pièce El trébol florido qui forme une trilogie avec El adefesio (1944) et la Gallarda (1944-1945). Il épanche sa nostalgie de l’Espagne dans A la pintura (1948), qui sera suivi de Retornos de lo vivo lejano (1952). Il revient sur le thème de la politique avec Noche de guerra en el Museo del Prado, en 1956. S’ensuit Abierto a todas horas (1964) et Roma, peligro para caminantes (1968), qui avec A la pintura, font partie du répertoire des classiques de la poésie espagnole. En 1968, il se voit décerner le Prix Lénine international lors d’un voyage en URSS. En 1975, Franco s’éteint et Juan Carlos devient roi. Celui-ci demande à Rafael Alberti de revenir en Espagne. Deux ans plus tard, il rentre dans son pays natal. La même année sont organisées des élections législatives et il décroche un siège de député pour le PCE. Toutefois, il jette l’éponge quelques mois plus tard. Il poursuit son oeuvre de poète. En 1983, il est lauréat du Prix Cervantes de la littérature. Cinq ans plus tard, il s’illustre avec la poésie érotique Canciones para Altair. En 1990, il se lie en secondes noces à Maria Asunción Mateo, après la mort de sa première femme en 1988. Rafael Alberti meurt le 27 octobre 1999.
Nom de naissance | Alberti |
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Genre | Homme |
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