Écrivain, historien et archéologue français, Prosper Mérimée est né à Paris de parents tous deux peintres, Jean-François-Léonor Mérimée et Anne-Louise Moreau. Dès son plus jeune âge, il développe une passion pour la peinture. Après ses études secondaires au lycée Henri IV, il décide d’emboîter le pas à son père. Cependant, celui-ci l’oriente vers le droit. Peu après, grâce à sa mère, qui est issue de la lignée de Marie Leprince de Beaumont (La Belle et la Bête), Prosper Mérimée commence à montrer de l’intérêt pour la littérature.Et il se met à fréquenter les salons littéraires, où il rencontre notamment Victor Hugo, Viollet-Le-Duc, Ampère ou encore Stendhal, qui devient son ami, malgré les vingt années qui les séparent. Son diplôme de licence de droit en poche, il intègre directement le ministère du Commerce en 1823. Pendant son temps libre, il ébauche ses premiers textes. En 1825, après avoir sorti quelques articles anonymes sur le théâtre, il fait paraître six pièces sous le titre de Théâtre de Clara Gazul, dans Le Globe. Pour cacher son identité, l’œuvre est signée Clara Gazul, une comédienne espagnole, qu’il a inventée, avec comme traducteur et éditeur imaginaire un certain Joseph L'Estrange. Malgré le fait que l’ouvrage soit un échec commercial, sa bonne qualité fait que le journal fondé par Pierre Leroux et Paul-François Dubois dévoile l’imposture. Prosper Mérimée se fait ainsi connaître.Une année plus tard, il part en voyage en Europe. Entre-temps, Mérimée, qui vit dans le libertinage, entame une liaison amoureuse avec une femme mariée, Émilie Lacoste. Continuant dans la mystification, il publie en 1827 La Guzla (l’anagramme de Gazul). Il prend encore tout le monde à contre-pied en le faisant passer pour un recueil de chants populaires de Hyacinthe Maglanovitch, qui n’existe nulle part. Le livre remporte un énorme succès, au point qu’il est traduit en allemand et en russe (par Pouchkine).En 1828, il sort La Famille de Carvajal, abordant le thème de l’inceste, et La Jacquerie, consacré à la révolte des paysans dans le Beauvaisis au XIVe siècle, tout en se battant en duel avec le mari de sa maîtresse Émilie. L’année suivante, il publie Chronique du règne de Charles IX, une somptueuse peinture des guerres de religion du seizième siècle, ne connaissant qu’un succès d’estime. Il signe également deux comédies, L’Occasion et Le Carrosse du Saint-Sacrement, où il expose ses positions laïques et antireligieuses. La pièce sera jouée en 1830 par Augustine Brohan, avec qui il a une liaison.Mais, c’est avec ses nouvelles Mateo Falcone, Vision de Charles IX, Tamango, L’Enlèvement de la Redoute, Le Vase étrusque, Federizo et La Perle de Tolède, publiées la même année, qu’il réussit à faire l’étalage de l’étendue de son talent d’écrivain.Il affirme son penchant pour le libéralisme à travers La Monarchie de juillet, en 1830. Ce qui lui permettra de bénéficier de toutes sortes de faveurs. En 1831, il fait son entrée dans l’administration. Il occupe alors le poste de chef de cabinet du comte d’Argout, qui sera tour à tour ministre de la Marine, du Commerce et de l’Intérieur. Deux ans plus tard, celui-ci nomme Prosper Mérimée Inspecteur général des monuments historiques, en remplacement de Ludovic Vitet. À partir de cette date, il est en couple avec George Sand. L’écrivain français n’oublie par pour autant son activité littéraire. Il publie La Double Méprise, suivie par Les Âmes du Purgatoire, un conte sarcastique de Don Juan de Marana, en 1835. Mais, cette période est beaucoup plus marquée par son travail en tant qu’inspecteur des monuments historiques, au travers duquel il vit de ses deux autres passions : l’archéologie et les voyages. Il ressuscite de nombreux bâtiments grâce à Viollet-le-Duc et Pierre-Théophile Segretain. En 1837, il fait paraître La Vénus d’Ille, recueil de six nouvelles. Il publie également à cette époque des notes en rapport avec ses voyages qui s’inscrivent dans le cadre de son travail de restaurateur d’édifices. Trois ans plus tard, il sort dans La Revue des Deux Mondes Colomba qui est considéré comme un de ses chefs d’œuvre. Entre 1940 et 1943, il écrit les Études sur l’histoire romaine, les Monuments helléniques et l’Architecture au moyen âge.En 1844, il succède à Charles Nodier à l’Académie française. Une année plus tôt, il a été élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Vers la fin des années 1840, Mérimée, fort de sa capacité à user de plusieurs langues, traduit des textes de Gogol et de Pouchkine. Il publiera par la suite : Carmen (1846), Histoire de don de Phèdre, roi de Castille (1848), les Faux Démétrius (1852), les Deux héritages (1853), Mélanges historiques et littéraires (1855)…En 1852, il est arrêté et incarcéré à la Conciergerie pour avoir défendu, dans un article paru dans La Revue des Deux Mondes, son comparse le Comte Libri, inculpé pour vol d’ouvrage de grande valeur.L’année suivante, il devient sénateur grâce à Eugénie, la fille de son amie la comtesse de Montijo, qui s’est mariée à Napoléon III et est donc devenue impératrice. Étant de plus en plus proche du régime impérial, il sera élevé par la suite jusqu’au rang de Grand officier de la Légion d’honneur.Il meurt le 23 septembre 1870 à Cannes. L’année suivante, pendant la période insurrectionnelle de la Commune de Paris, beaucoup de ses écrits seront brûlés dans l’incendie de sa maison. Mais, quelques une de ses œuvres sont publiées à titre posthume, telles que les Lettres à une Inconnue (1873) ou les Lettres à une Nouvelle inconnue (1875).
Nom de naissance | Mérimée |
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Nationalité | Français |
Genre | Homme |
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