L'affaire Christian Iacono est racontée au travers d'une fiction par le réalisateur et scénariste Vincent Garenq, qui nous explique son approche de l'erreur judiciaire.
Le maire sans histoire et plein d'ambition d'une petite commune du sud de la France se retrouve accusé de viol par son petit-fils. Une affaire de pédophilie odieuse, dans laquelle Daniel Auteuil incarne de façon magistrale un homme broyé par le mensonge et la machine judiciaire. L'affaire Christian Iacono - qui a passé près de dix ans en prison alors qu'il était innocent - avait secoué la France, dans les années 2000 et 2010.
Aujourd'hui, avec Le Mensonge, le réalisateur et scénariste, Vincent Garenq, qui a déjà traité le scandale d'Outreau au cinéma dans Présumé Coupable, n'hésite pas à mettre le doigt sur les dysfonctionnements de l'institution juridico-légale, notamment en ce qui concerne les affaires de pédophilie : "Pour toutes ces histoires très sombres, il faut rester pudique, ne pas faire dans le voyeurisme, il faut essayer ne pas être complaisant par rapport à la souffrance des gens. Il faut trouver la bonne limite et faire ressortir la bonne histoire", explique le réalisateur à Première.
"Il y a des tas de choses pathétiques, très tristes, dans la vraie histoire (de Christina Iacono), que j'ai préféré enlever parce que c'était trop... Aussi, je crois qu'il faut vraiment aimer les personnages, comprendre ce qu'ils avaient dans la tête, pour essayer de les défendre. C'est comme ça qu'on arrive à quelque chose de juste. On essaye de se mettre à leur place, en se disant qu'on serait peut-être aussi tombé dans le panneau."
A l'arrivée, cela donne Le Mensonge, une mini-série choc en quatre épisodes, qui risque de faire parler : "On nous fait des remarques sur le fond, en nous disant que dans le monde de #metoo, on ne peut pas raconter ça. Sauf que le drame d'Outreau nous a montré que recueillir la parole des enfants était quelque chose de très délicat. Que les gens chargés de les écouter n'était pas nécessairement bien formés pour ça. Et dix ans après, parce qu'il y a eu #metoo, on revient un peu en arrière, dans une situation où si quelqu'un le dit, c'est que c'est vrai ! Mais non, si ce n'est pas toujours le cas et aujourd'hui j'ai presque le sentiment que la série est subversive."
Le Mensonge commence ce mardi soir sur France 2 et se terminera la semaine prochaine.
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