The Amazing Spider-Man 2 : de quoi s'inspire Marc Webb ?
Harry dans tous ses états
En ce qui concerne Harry Osborn (Dane DeHaan), on est à nouveau dans un entre-deux : la base commune reste son background d'ami de Peter. Sa motivation de bad guy (mourant, il est prêt à tout pour survivre) est pour le coup un ajout du film lui-même, et surtout sa transformation reste plus proche du classique que de celle de l'univers Ultimate, où il change de taille et devient une créature à la Hulk, pour faire simple. Sans doute par pragmatisme histoire de jouer sur les repères installés par la saga précédente, on a à nouveau droit à un trublion excité sur une aile volante, muni d'un costume et d'un équipement para militaire. Ce qui rappelle un peu sa version Ultimate, c'est le sérum que s'injecte Harry, développé par la Oscorp et dérivé de l'expérience qui a donné naissance à Spidey.
Entre classique et Ultimate
Sauf que ce n'est pas aussi simple. Le Peter Parker (Andrew Garfield) qui nous est présenté peut relever à la fois des deux versions tant il présente toutes ses particularités "universelles" : un jeune à la base introverti mais qui se révèle très blagueur quand il a son masque, y compris en plein combat. Ensuite, ce n'est pas non plus un ado (la version <em>Ultimate</em> le montre vraiment très jeune au départ) mais un jeune homme qui a une vingtaine d'années.Sa petite amie Gwen Stacy (Emma Stone) est très clairement celle de la version classique, en tout cas dans sa relation d'amour fusionnel avec Peter, là où la Mary-Jane de Raimi était en réalité une fusion des deux personnages féminins chers au coeur de l'Araignée. Gwen est ici le premier amour de Peter et ne correspond pas à la version Ultimate, ni dans son attitude ni dans le reste.En réalité, la saga <em>Amazing Spider-Man</em> ne gomme pas vraiment la version "âge d'or" mais y ajoute des éléments Ultimate ainsi que d'autres de son cru, selon les besoins du script.
Attention, GROS Spoiler
La différence majeure avec l'univers Ultimate, celle qui ancre définitivement le film dans sa propre logique c'est le destin d'un de ses personnages principaux. Tous les lecteurs de comics le savent : outre la mort de son oncle Ben, Spidey a connu un trauma qui le marque à vie. Il s'agit de la mort de Gwen Stacy, suite à une attaque du Bouffon Vert. Contre toute attente, ce passage est présent dans le film, sauf qu'évidemment c'est Harry le responsable et non Norman. Cela peut surprendre voire paraître un peu maladroit à cause du traitement très rapide de ce passage iconique des comics classiques mais la saga a fait son choix. En reprenant la version classique du personnage de Gwen, <em>The Amazing Spider-Man</em> la condamnait sur le long terme, ne serait-ce que pour faire évoluer le héros. En effet si on suit la logique du Ultimate Spider-Man, l'équivalent aurait été la mort de Parker lui-même : un peu casse-gueule. Le deuil-éclair et le retour aux affaires de Spidey en fin de film suggèrent qu'il est désormais un héros accompli qui a gagné en maturité... Même si cela se verra sans doute plus dans les prochains films que dans les 5 dernières minutes de The Amazing Spider-Man 2.
Des bad guys dernier cri
Au niveau des personnages secondaires, Electro correspond exactement à ce parti pris (<strong>voir tous les détails ici</strong>). Même si on le voit peu, le bad guy qu'on nous présente comme le Rhino (Paul Giamatti) a certes le nom d'origine du personnage et ses origines russes : il s'agit bien du petit truand nommé Aleksei Sytsevich. Par contre, ça s'arrête là. Son évolution en superméchant suit presque rigoureusement celle de la version Ultimate : un type qui vole une armure de combat high tech (et non quelqu'un qui "fusionne" avec elle comme dans les comics de base), pille une banque, défonce tout sur son passage et tombe nez à nez avec Spidey sur le chemin du retour.Le rapport du héros à la compagnie Oscorp est également issu d'Ultimate, en tout cas dans les grandes lignes : c'est là qu'il est mordu par une araignée génétiquement modifiée dans le premier opus, c'est autour de cette société que gravitent à peu près toutes les recherches les plus louches du monde, etc. Par contre, la place ou plutôt la quasi-absence de Norman Osborn est pour l'instant aux antipodes des comics (tous confondus) dans cette saga. Malgré les apparences, cela peut évidemment évoluer : il serait assez problématique de faire l'impasse sur celui qui est LE pire ennemi de Spider-Man, pour le coup dans absolument toutes ses aventures et à travers les différentes époques. Wait & see...
Le second volet de Marc Webb confirme que l'univers de la nouvelle saga est un mélange assez varié de plusieurs versions du tisseur que l'on trouve dans les comics, tout en y ajoutant des éléments de son cru. Attention : SPOILERS.A première vue, on pourrait penser que la principale caractéristique de la franchise Amazing Spider-Man, c'est la volonté de s'ancrer dans la modernité. Du coup, le travail de Webb serait une simple adaptation de l'univers Ultimate, à savoir la version rebootée des aventures des superhéros Marvel au début des années 2000. Cela l'opposerait d'autant plus au travail de Sam Raimi qui lui, s'appuyait sur les versions classiques.Yérim Sar
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