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Pourra-t-on enfin voir The other side of the wind ?Fin 1971, Orson Welles se lance dans The other side of the wind, censé représenter sa vision du monde du cinéma. John Huston en est la vedette dans le rôle d’un réalisateur revenant sur son parcours chaotique, le soir de ses soixante-dix ans. Huit ans plus tard, le film, où jouent entre autres Peter Bogdanovich, Dennis Hopper, Jeanne Moreau et… Claude Chabrol !, n’était toujours pas fini. Welles en avait alors monté quarante minutes, et dût cesser d’y travailler à cause d’un imbroglio autour des droits. Comme souvent, le cinéaste avait bricolé une production extravagante : The other side of the wind était en partie financé par lui-même et par... le Shah d’Iran ! Celui-ci venant d’être renversé, il ne pouvait honorer son contrat. Le négatif et les rushes du film atterrirent dans un coffre à Paris. La chaîne Showtime avait fini par régler le souci des droits en 2004, mais se vit opposer une fin de non-recevoir par les ayants-droits de Welles. Oja Kodar, sa dernière compagne et Jacqueline Bousheri, représentante du Shah ont fini par s’entendre et viennent de vendre le matériel à un acheteur dont le nom n’a pas été révélé afin de terminer le montage du film, à partir des notes laissées par Welles, puis de le distribuer.John Huston avait confié dans une interview que Welles lui avait résumé ainsi The other side of the wind : "C’est un film sur un enfoiré de réalisateur, imbu de lui-même qui manipule et détruit les gens. C’est un film sur nous". Ce long-métrage post mortem permettra de ré-apprécier le savoir-faire de mastodontes du cinéma disparus récemment, comme Dennis Hopper et Claude Chabrol.