Rencontre avec la star de Homecoming, alors que le film revient sur TF1.
Mise à jour du 23 mai 2021 : Spider-Man : Homecoming sera diffusé ce dimanche sur la première chaîne. Pour l'occasion, nous republions notre interview de Tom Holland, parue en 2017, au moment de la sortie du film en salles.
Quand Stan Lee et Steve Ditko inventent Spider-Man en 1962 dans les pages d'Amazing Fantasy #15, c'est un miroir qu'ils tendent à la jeunesse de l'époque, à un moment où la culture adolescente est en pleine explosion. Spidey devient le super-héros préféré des kids, un demi-dieu auxquels ils peuvent s'identifier à travers Peter Parker, lycéen un peu geek, pas très à l'aise dans les rapports sociaux, qui se transfigure quand il enfile son costume. Bref, un héros jeune qui parle aux jeunes. Cinquante-cinq ans plus tard, Spider-Man : Homecoming revient aux sources de la BD et débarque avec un gros atout dans sa poche : Tom Holland, 21 ans, et une tête d'éternel ado.
Comment Sony est en train de reprendre le pouvoir sur la franchise Spider-Man
J’imagine que je ne vais rien vous apprendre en vous disant que les similarités entre cette version de Spider-Man et votre propre vie sont assez étonnantes.
C’est fou. Ce gamin qui veut faire ses preuves dans un monde qui le dépasse, c’est tellement moi. Comme Spider-Man, je fais de mon mieux et je tente de me faire accepter par ceux qui ont plus d’expérience que moi. Robert Downey Jr. est aussi bien mon mentor dans le film que dans la vraie vie. Par contre je ne suis pas toujours aussi sage que Peter Parker, ah ah.
Ça remonte à quand, votre fascination pour Spider-Man ?
Aussi loin que je me souvienne, il a toujours été mon super-héros préféré. Je ne sais pas vraiment d’où ça vient, sans doute de ce costume que mes parents m’avaient offert quand j’étais petit. Je le portais tout le temps. J’ai bien eu une phase Batman, mais je vais faire semblant de l’oublier (rire). Je crois que j’étais fan du Batman de Val Kilmer !
Ne dites pas ça à Michael Keaton.
Je n’oserais pas ! Surtout que Michael m’a donné beaucoup de conseils sur le tournage. Il m’a raconté qu’il a toujours essayé de rester réaliste avec les « pouvoirs » de Batman, qu’il ne voulait pas qu’il se retrouve dans une situation dont il pourrait s’échapper facilement avec deux ou trois acrobaties. Donc je me suis dit que si Spider-Man est capable soulever un camion à mains nues, il ne peut pas frapper quelqu’un au visage, parce qu’il le tuerait. Je me suis assuré qu’on ne fasse pas de scène où Spider-Man pourrait s’en sortir en tapant un type. Tout le monde n’étais pas d’accord mais je suis resté sur mes positions, et finalement ça donne un super moment dans le film.
À quel point Marvel et Sony vous ont laissé la liberté d’apporter votre touche à Spider-Man ?
La porte est toujours ouverte. J’ai eu l'idée d'un grand moment du film et ils ont tout changé pour ça fonctionne. Pendant la pause café, je fais des propositions. Parfois ça marche, parfois pas. Kevin Feige (NDLR : le patron de Marvel Studios) est assez malin pour savoir qu'une idée peut venir de n'importe où, il n'a pas l'impression d'avoir la science infuse. Bon, des fois je ne comprends pas certains choix sur le moment… Mais il faut que je me souvienne que Kevin a fait Ant-Man, Doctor Strange et Les Gardiens de la galaxie, qui ont tous eu un succès fou. Pourtant si vous regardez seulement les titres, vous vous dites naturellement que vous n'avez pas envie de voir ça, ça a l'air affreux. Ant-Man ? Mais c'est le pire titre du monde ! Personne ne va aller voir ce truc ! Et au final… Du coup j'ai 100 % foi en Kevin.
Vous avez déjà pitché des idées pour les suites de Homecoming ?
Je veux qu'on utilise des méchants jamais vus au cinéma. Les premiers films étaient tellement traditionnels et suivaient si scrupuleusement la trame classique du personnage… Du coup il reste énormément de choses en stock. La Saga du Clone par exemple.
Ce serait ambitieux.
Mais oui, ce serait tellement cool. Je pourrais jouer sept personnages, ça ferait sept chèques ! Et j'aime l'idée d'avoir des personnages face à Spider-Man qui ont les mêmes pouvoirs que lui. Ce serait logique d’aborder ce thème en plus, parce que le clonage est plus ou moins en train de devenir une réalité. Genre un méchant qui se dirait : « Ce gamin a des super pouvoirs, j'en veux vingt comme lui qui se battent pour moi. Je vais prendre un de ses cheveux et tenter de le cloner ». Et évidemment, ça se passerait mal !
Spider-Man : Homecoming obtient la moyenne avec encouragements [critique]
Le réalisateur Jon Watts semblait beaucoup tenir à orienter Homecoming sur le quotidien de Peter Parker et moins sur Spider-Man. Cette vision vous a parlé tout de suite ?
Il a toujours été clair sur le fait que ce serait un film de lycée, un coming of age movie, l'histoire d'un gamin plutôt que d'un super-héros. C'est malin, parce qu'on n’a jamais vu ce qui se passe quand on donne des pouvoirs à un môme. Jon nous a filé une liste de films à voir avant le tournage : Retour vers le futur, Breakfast Club, Rose Bonbon, La Folle Journée de Ferris Bueller… Ça vous donne une idée du ton Spider-Man : Homecoming.
Votre Spider-Man est un super-héros du quotidien, en fait.
Voilà. Pour les jeunes, c'est important de voir un personnage grandir à l'écran en même temps qu’eux. C'est passionnant de voir un super-héros faire les mêmes choses qu'un type normal à l’école. Et Spider-Man est sûrement le super-héros le plus malchanceux, je crois que c'est exactement ce que ressentent la plupart des adolescents. C'est pour ça qu'ils s'attachent à lui. C’est un peu bête ce que je vais vous dire, mais tout le monde est allé au lycée. Ce sera aussi excitant pour les parents de se souvenir de ce temps-là que pour les jeunes de voir un super-héros vivre ce qu'ils vivent tous les jours.
Vous avez 21 ans mais vous jouez un adolescent de 15 ans.
Dans ma tête, j’ai plus l’impression d’avoir 15 ans que 21 ans. J’ai l’impression que mon adolescence date de la semaine dernière. Mais j’ai beaucoup gagné en maturité durant les deux dernières années. Je me suis enfin rendu compte que j’évoluais dans un business.
Un business où les choix de carrière sont très importants. Vous le voyez comment, l’avenir ?
Pour le moment je suis dans une situation très privilégiée où je peux choisir parmi les scripts ce que je souhaite faire. J’en profite tant que ça dure. L’avenir me fait un peu peur mais je pense que c’est normal. Je viens des films indépendants et j’ai envie de continuer d’en faire, je demande à mon agent de les privilégier plutôt que les franchises. C'est surtout le temps qui me manque, en fait. Mais Sony et Marvel Studios sont sympas et s’organisent pour que je puisse tourner ailleurs. Par exemple je viens de finir The Current War, avec Benedict Cumberbatch. D'ailleurs c'était marrant : je tournais à Londres avec Benedict et le soir je prenais un vol pour Atlanta où je retrouvais un faux Benedict pour Avengers : Infinity War. Je jouais avec sa doublure, Aaron, qui portait des points verts sur le visage pour qu'on incruste ensuite celui de Benedict en post-production ! Très bizarre comme situation !
Comment va évoluer Spider-Man dans Avengers : Infinity War ?
Même si je le voulais je ne pourrais pas vous répondre, parce que Marvel s’est vite rendu compte que je ne sais pas tenir ma langue ! Je n’ai pas eu le droit de lire les scripts, je n’ai reçu que les passages qui me concernent… Et encore, je ne suis même pas sûr de tout avoir eu. La structure des scènes n’a pas vraiment de sens en l’état, il n’y a pas de début ni de fin.
Vous ressentez beaucoup de pression à tourner un film de cette ampleur ?
Pas encore, mais ça pourrait venir. En fait j’ai ressenti plus de pression après avoir tourné Civil War que pendant le tournage. C’était tellement rapide que tout ça n’était pas très clair dans ma tête : c’était une audition ou je l’ai vraiment fait ? Et puis le film est sorti et j’ai commencé à flipper un peu… Le stress va et vient.
Vous vous voyez incarner Spider-Man durant les dix années à venir ?
Totalement. Personne ne veut être Iron Man après Robert Downey Jr, comme personne ne veut reprendre le rôle de Wolverine après Hugh Jackman. Et j'aimerais beaucoup que ce soit la même chose pour moi : je voudrais être le Spider-Man des vingt prochaines années.
Bande-annonce de Spider-Man : Homecoming :
Tom Holland raconte son audition avec Robert Downey Jr. pour Spider-Man
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