5 hectares (bande-annonce)
Paname Distribution

L'acteur se reconvertit en agriculteur acharné pour Emilie Deleuze (Peau neuve, en 2016).

J’ai pensé à ce film avant le covid mais en effet, Franck est représentatif d’un monde urbain qui cherche à quitter la ville. La différence avec d’autres, c’est qu’il n’en a pas du tout conscience. Franck a un seul problème : avoir un tracteur et être crédible.

C’est dans la paysage verdoyant de Limoges qu’est planté le décor de 5 hectares, avec Lambert Wilson en sexagénaire dépaysé. Pour son quatrième long métrage, Emilie Deleuze (fille du philosophe Gilles Deleuze) pointe du doigt le comportement acharné d’un agriculteur en herbe, bien décidé à ne pas se dégonfler face à ses voisins d’hectares. Jugé pour sa reconversion professionnelle, Franck embarque dans une quête vouée à prouver sa légitimité à travers la possession d’un tracteur. D’après lui, il sera pris au sérieux dès l’instant où il sera à bord de son engin.

De là, jaillit un road movie entre le village d’adoption et le lieu où se trouve le bien, mais rien ne se passe comme prévu. Désillusions, malchance, le plan semble menacé et tend à l’hilarité. La réalisatrice joue de ce grand écart social en étoffant le portrait touchant d’un homme prêt à sacrifier son couple, sa carrière et son confort pour achever son besoin de connexion avec la nature.

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Si j’essayais de définir ce film, je dirais que c’est le portrait d’un homme en plein changement radical, sous forme de comédie. Je repense aux histoires des films que j’aime tant : des mecs venus de nulle part, qui vont prendre une décision absurde qui va les entraîner loin, parfois jusqu’à la mort.“

Sorti juste avant Noël, 5 hectares sera diffusé ce soir sur Canal+, puis disponible pour les abonnés de MyCanal. Vaut-il le coup d'oeil ? La rédaction était assez mitigée à sa sortie. Voici notre critique :

Un chercheur de haut niveau décide de quitter Paris et son quotidien confortable pour s’installer avec sa femme dans le Limousin, où il a acheté cinq hectares de terre, sans n’y avoir jamais mis les pieds. L’homme des villes confronté à la campagne… Le nouveau Emilie Deleuze (son premier depuis Peau neuve en 2016) n’étouffe guère sous l’originalité. Mais a le mérite de ne jamais enfermer ses personnages citadins comme ruraux dans des archétypes et de faire souffler ici et là – une épopée autour de l’achat d’un tracteur, en tête – un vent de folie qui, hélas n’emporte jamais ce récit bien trop en place, bien trop sage pour séduire pleinement. Dommage car avec un casting du niveau du trio central Lambert Wilson- Marina Hands et Laurent Poitrenaud comme des seconds rôles (Lionel Dray, génial en paysan dépressif et terriblement attachant), il y avait de quoi faire sortir des sentiers battus.


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