En compétition pour la Palme d’or, le neuvième film de Quentin Tarantino, qui réunit Brad Pitt et Leonardo DiCaprio, est l’événement le plus attendu du 72ème Festival de Cannes.
De quoi ça parle : En 1969, à Los Angeles, alors que s’apprête à refluer la vague hippie, les aventures de Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), star de westerns télévisés, de sa doublure cascades Cliff Booth (Brad Pitt) et de leur voisine, la célèbre actrice et femme de Roman Polanski, Sharon Tate (Margot Robbie). Leurs chemins croiseront notamment ceux de Bruce Lee, de Steve McQueen et de la tristement célèbre "Famille" de Charles Manson.
Le CV cannois de Quentin Tarantino : En 1992, Quentin Tarantino faisait une entrée fracassante au Festival de Cannes avec Reservoir Dogs, déchaînement d’ultra-violence, de postmodernité frimeuse et de pop songs entêtantes, présenté lors d’une séance spéciale dont tous les spectateurs d’alors parlent encore avec des trémolos dans la voix. Deux ans plus tard, c’était la Palme d’or de Pulp Fiction, décernée par Clint Eastwood, et le doigt d’honneur d’un QT ricanant sur la scène du Palais des Festivals. Puis l’enfant terrible devint Président du Jury, présenta son Kill Bill Volume 2 hors-compétition, revint se bagarrer dans la mêlée avec Boulevard de la mort (le mal-aimé de sa filmo, qui repartit bredouille) et Inglourious Bastards (prix d’interprétation pour Christoph Waltz)… Mais ça fait dix ans que le bonhomme n’avait plus montré de film à Cannes (on ne compte pas la projection de Pulp Fiction au Cinéma de la Plage pour les 20 ans du film, ni la cérémonie de clôture où il accompagna, en fan, Pour une poignée de dollars). Ces dernières années, avec Django Unchained et Les Huit Salopards, Tarantino préférait viser les Oscars. Mais Once upon a time in Hollywood, son ode au septième art, pouvait-il être dégoupillé ailleurs que sur la Croisette ? Pour que tout le monde prenne bien la mesure de l’événement, le film sera d’ailleurs projeté le 21 mai sur la Croisette, soit 25 ans jour pour jour après la présentation de Pulp Fiction.
Pourquoi on l’attend : On l’attend parce que tous les films de QT sont des événements, certes, mais aussi parce que celui-ci semble avoir une saveur particulière. Il sent le soufre, d’abord (il y sera question, sans qu’on sache exactement de quelle manière, des exactions de la Manson Family et du meurtre de Sharon Tate), et il pourrait surtout avoir le goût d’une madeleine pour son auteur : Tarantino reconstitue le monde de son enfance (il avait six ans et vivait à Los Angeles en 1969) pour raconter la fin de l’innocence. Celle de l’Amérique bien sûr (c'est l’année de Woodstock, d’Altamont et d’Easy Rider) mais aussi, peut-être, d’une certaine idée du cinéma. On sent dans la bande-annonce palpiter l’amour du cinéaste pour les coulisses de l’industrie du rêve, l’artisanat et le labeur des acteurs passés à deux doigts du vedettariat, des cascadeurs qui vivotent à l’écart des sunlights… Le producteur du film, David Heyman (l’homme derrière la saga Harry Potter, Gravity et Paddington), a récemment pris la parole dans Entertainment Weekly pour expliquer que Once upon a time in Hollywood n’était PAS un film sur les meurtres de Manson : plutôt une histoire d’amitié, une réflexion sur le star-system et une remémoration personnelle, proche de celle opérée par Alfonso Cuaron dans Roma… Last but not least : c’est la première fois qu’un cinéaste réunit Brad et Leo à l’écran, pour ce qui s’annonce comme le buddy-movie le plus sexy depuis Butch Cassidy et le Kid. L’excitation est maximale. L’attente quasi insoutenable. Comment dit Quentin déjà ? Ah oui : "Vive le cinéma !"
Once upon a time... in Hollywood, de Quentin Tarantino, avec Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie... Sortie en salles le 14 août.
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