Cannes, 2e jour.
Les temps forts d'hier
La cérémonie d'ouverture était à la hauteur des attentes, avec sa pléiade de stars sur le tapis rouge et le discours, en français évidemment, de Jodie Foster, qui a reçu une Palme d'or d'honneur. Annette, la comédie musicale événement de Leos Carax, qui a ouvert cette 74e édition, a impressionné la rédaction, et vous pouvez déjà la voir au cinéma, sa sortie ayant été exceptionnellement fixée un mardi soir pour coller à sa projection cannoise.
En compétition
Place aujourd'hui à la vraie première journée cannoise, avec deux œuvres en lice pour la Palme d'or proposées au public du Palais des festivals : Le Genou d'Ahed, de Nadav Lapid, et Tout s'est bien passé, de François Ozon. Le cinéaste israélien, connu pour Le Policier (2011), L'Institutrice (2014) et Synonymes (2019), met en scène Y, un réalisateur ayant de nombreux points communs avec lui, qui rencontre une femme mystérieuse lors de la projection de l'un de ses films dans un village désertique. Le metteur en scène français de Huit femmes et Eté 85 filme lui André Dussolier dans la peau d'un vieil homme affaibli, qui implore sa fille, jouée par Sophie Marceau, de l'aider à mourir.
Hors-compétition
Todd Haynes, Charlotte Gainsbourg et Val Kilmer devraient faire parler d'eux sans pour autant concourir pour les prix. Le premier grâce à son documentaire sur The Velvet Underground, la seconde via sa première réalisation, un film sur sa maman Jane Birkin intitulé Jane par Charlotte, et le troisième par le documentaire de Leo Scott et Ting Poo qui retrace sa carrière, et qui promet d'être rempli d'images inédites accumulées par le comédien en personne. Les séances spéciales "cinéma & climat" s'ouvrent aujourd'hui avec Cahiers noirs I et II, de Shlomi Elkabetz. Le réalisateur israélien y filme un homme qui apprend, dans un taxi parisien, que sa soeur va mourir. "Pour tenter de déjouer la prédiction, le frère entreprend alors un voyage fictif entre le Maroc, Israël et Paris", tease son synopsis.
Un Certain Regard
Cette sélection s'ouvrira cette année par la diffusion d'Onoda – 10 000 nuits dans la jungle, d'Arthur Harari, qui revient sur un épisode tristement célèbre de la Seconde Guerre Mondiale : ce soldat refusa de croire que le conflit était fini, et continua de se battre, durant 30 ans, sur une île du Pacifique. Puis cette sélection dévoilera aussi aux festivaliers Rehana Maryam Noor, d'Abdullah Mohammad Saad, qui suit une femme tiraillée entre sa vie de professeur et de mère de famille.
Cinéma de la Plage et Cannes Classics
A 21h30, au Cinéma de la Plage, le classique du soir qui sera proposé en accès libre aux spectateurs sera L'Epouvantail, de Jerry Schatzberg, avec Gene Hackman et Al Pacino, qui a reçu la Palme d'or (alors appelé le Grand Prix du Festival) en 1973. Cannes Classics proposera de son côté deux rendez-vous attendus : un premier avec Bong Joon-ho, qui a gagné la dernière Palme d'or, en 2019, pour Parasite, et une autre avec Jodie Foster, qui vient d'être honorée par les organisateurs du festival. Deux discussions de deux heures environ qui promettent d'être passionnantes. Côté film, cette sélection mettra en avant La Lune s'est levée, de Kinuyo Tanaka, La Drôlesse, de Jacques Doillon, Chère Louise, de Philippe de Broca, et enfin L'Etang du démon, de Masahiro Shinoda.
La Quinzaine des Réalisateurs et la Semaine de la Critique
Emmanuel Carrère ouvrira la Quinzaine avec son nouveau film, Ouistreham, avec Juliette Binoche dans la peau de Florence Aubenas, le film étant tiré du livre de la journaliste, Le Quai de Ouistreham, paru en 2010. Puis cette section parallèle proposera Monrovia, Indiana, de Frederick Wiseman, un documentaire sur un village du Midwest américain où 75% de la population a voté pour Donald Trump aux dernières élections présidentielles, suivi d'une conversation avec le cinéaste. Joanna Hogg dévoilera la première partie de son portrait de femme en grande partie autobiographique, The Souvenir, et sa suite sera montrée demain.
L'autre sélection s'ouvrira avec deux films : Robuste, de Constance Meyer, où une jeune femme (Déborah Lukumena, la révélation de Divines) doit prendre soin d'une star de cinéma vieillissante (Gérard Depardieu) et La Femme du fossoyeur, un drame familial de Khadar Ayderus Ahmed se déroulant à Djibouti.
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