Josée, le tigre et les poissons
Seiko Tanabe/KADOKAWA/Josee Project/Eurozoom

Le film de Kotaro Tamura était précédé du court-métrage Tomorrow’s Leaves de Studio Ponoc, commandé pour les Jeux olympiques de Tokyo.

Annecy is back. Hier soir, le Festival international du film d'animation donnait officiellement le coup d'envoi de sa 45e édition avec un double programme : le court-métrage inédit Tomorrow’s Leaves de Studio Ponoc (Mary et la Fleur de la sorcière) - imaginé pour les Jeux olympiques de Tokyo – et le long Josée, le tigre et les poissons de Kotaro Tamura.

Réalisé à la main et en 2D, Tomorrow’s Leaves de Yoshiyuki Momose vise la célébration de l'esprit olympique à travers l'histoire de cinq émissaires de contrées différentes, qui tentent de comprendre pourquoi les feuilles des arbres se décomposent et s'effritent soudainement. Un petit objet qui peine à dépasser son statut de film de commande, mais impressionne par la qualité de son animation, notamment dans les scènes les plus mouvementées entre les différents protagonistes.

Romance contrariée

Autre ambiance, beaucoup plus fleur bleue, avec Josée, le tigre et les poissons, adaptation d'une nouvelle de l'écrivaine japonaise Seiko Tanabe : Kumiko, paraplégique depuis l’enfance, vit avec sa grand-mère, qui la surprotège du monde extérieur. La jeune femme se fait appeler Josée, comme l'héroïne de Françoise Sagan, dont l'oeuvre - couplée au dessin - lui sert de refuge. Un soir, elle est sauvée d'une chute mortelle par Tsuneo, brillant étudiant en biologie marine, qui aimerait poursuivre ses études au Mexique mais a besoin d'argent. La grand-mère de Josée engage Tsuneo comme aide-soignant. Deux univers diamétralement opposés se rencontrent...

Une romance compliquée portée par une animation délicate, qui évolue au rythme de ses protagonistes. Malheureusement Josée, le tigre et les poissons semble ne jamais se satisfaire de son propre postulat de départ, usant et abusant de détours pour finalement arriver trop tard au cœur de son sujet, après un retournement de situation à mi-chemin, qui mettra Tsuneo au même niveau que Kumiko mais laissera une bonne partie des spectateurs sur la touche. Kotaro Tamura s'égare alors dans sa mise en scène et les dialogues benêts affadissent le propos.

Il y a pourtant quelques séquences oniriques stupéfiantes dans cette naissance contrariée des sentiments, qui utilise le handicap comme métaphore d'un blocage psychologique et d'une peur d'avancer.

Josée, le tigre et les poissons sort dans les salles françaises ce 16 juin. Bande-annonce :


A lire aussi sur Première