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L’immortel créateur de Star Wars attend la sortie de Red Tails, sa dernière production, pour dire adieu au cinéma industriel. Ou presque.Dans un entretien au New York Times, George Lucas a évoqué son avenir, à l’occasion de la sortie américaine le 20 janvier de Red Tails. Un film de guerre produit par Lucasfilms en chantier depuis le début des années 1990, et qui raconte l’histoire d’un escadron de pilotes afro-américains pendant la Seconde guerre mondiale. "C’est La Couleur pourpre dans des avions", raconte Lucas. "Ou comme un film de Tyler Perry, sans les blagues." Rassurant ? Pas sûr.Mais, une chose est sûre, Lucas souhaite raccrocher pour de bon, même s’il n’était pas le plus productif des moguls du cinéma américain -à la différence de son ami Steven Spielberg. "Je prends ma retraite", a déclaré Lucas. "Je quitte les affaires, la boîte, tout ce genre de choses." Cela voudrait donc dire que le cinéaste pourrait quitter la direction de Lucasfilm, sa boîte de production fondée par lui-même en 1971 afin d’échapper à l’emprise des grands studios. George Lucas souhaite désormais se consacrer à son rêve de réalisateur : le tournage de petits films expérimentaux, qui ne sont pas destinés à être exploités commercialement, son rêve de cinéaste à l'époque de ses débuts. Son modèle : Francis Ford Coppola (qui a récemment réalisé l’étrange Twixt sur ses propres deniers), que Lucas a toujours considéré comme un mentor. Dans la foulée de la parution de l’article du New York Times, Coppola s’est déclaré ravi de la décision de Lucas, qui montre ainsi son "véritable don". "Il a largement démontré qu’il savait fait des films commerciaux. Il est temps pour lui de révéler son autre visage", l'encourage Coppola."Une fois que Red Tails aura fait son chemin, George aura fait tout ce qu’il voulait faire", renchérit le producteur de Star Wars, Rick McCallum, l’ami de trente ans. "Il aura accompli sa tâche, en tant qu’homme et en tant que cinéaste." Pourtant, si Red Tails marche bien, Lucas est prêt à enclencher la mise en chantier d’une, voire deux suites au film. "On pourrait même demander à Lee Daniels (NDLR : réalisateur de Precious) de réaliser la suite !" Lucas aimerait aussi engager Spike Lee... "Si Red Tails ouvre à 20 millions de dollars pour son premier week-end, on est bons, on est dans la catégorie de La Couleur des sentiments." Si Lucas lorgne sur les bons chiffres de ce mélo anti-ségrégation avec Emma Stone, rien n’est toutefois gagné pour Red Tails, qui affrontera pour sa sortie des nouveautés comme Underworld : Nouvelle ère ou Haywire de Steven Soderbergh. Rendez-vous dimanche soir, quand les chiffres du box-office américain seront dévoilés.Par contre, Lucas dément encore une fois toute éventualité qu’il puisse réaliser de nouveaux films Star Wars. Une des raisons invoquées : la lassitude de devoir subir les réactions très agressives de la fanbase de Star Wars, dès lors que Maître George s’adonne à son travail favori, retoucher sa trilogie originelle. Comme lors de l’édition blu-ray des films en septembre dernier, lorsque Lucas a fait rajouter un cri à Darth Vader lors de la scène finale du Retour du Jedi. "Quel intérêt [de refaire des Star Wars], alors que je me fais continuellement hurler dessus et traiter d’affreux bonhomme ?", s'interroge Lucas. En ce moment, l’avenir le plus large de La Guerre des étoiles passe soit par les jeux vidéo -avec la sortie fin décembre du MMORPG The Old Republic- soit par la télévision, média pour lequel Rick McCallum développe une série live intitulée Star Wars : Underworld, focalisée sur l’univers de la pègre galactique.Et enfin, le 8 février sortira la conversion 3D de La Menace fantôme, inaugurant ainsi la reprise en relief des six épisodes de la saga Star Wars. En annonçant sa soi-disant retraite, Lucas estime "se retirer, d’une certaine façon, de (son) passé". Mais au fond, il doit bien savoir qu’il ne fait qu’un avec l’univers de space opera qu’il a créé, et que sa création lui survivra pour longtemps.