Certains l'aiment chaud, de Billy Wilder, sera mis à l’honneur dimanche soir sur Arte.
Retour en 5 étapes sur la carrière brève mais exemplaire de Marilyn Monroe.
NIAGARA d’Henry Hathaway (1953)
Déjà vu chez Mankiewicz, Lang ou Hawks, la blonde platine trouve enfin un rôle complexe qui se sert de son image iconique - mélange d’érotisme et d’ingénuité – comme vecteur d’un suspense révélant peu à peu la part secrète de son personnage. Niagara avec les célèbres chutes en guise de métaphore aux sentiers de la perdition sur lesquels sont engagés tous les personnages de ce mélo très dramatique, est un film noir en… Technicolor ! La vamp Marilyn est née.
LES HOMMES PREFERENT LES BLONDES d’Howard Hawks (1953)
Second rôle dans Chérie je me sens rajeunir un an plus tôt, Marilyn retrouve Hawks avec cette fois les premières places au côté de Jane Russell. La blonde et la brune s’amusent à faire chavirer les cœurs et les corps le temps d’une croisière où la gent masculine en prend pour son grade. A l’écran Marilyn impose une indépendance d’esprit évidente et un tempérament de feu. La lumière baroque du film embrase et embrasse l’icône.
RIVIERE SANS RETOUR d’Otto Preminger (1954)
Cet unique western d’Otto Preminger fait regretter que le cinéaste ne soit pas frotter un peu plus au genre. Ici Robert Mitchum et Monroe sont dans un radeau et on se demande bien qui des deux va tomber à l’eau. Marilyn chante quatre chansons inoubliables dont celle vibrante qui donne son titre au film : "Sometimes it's peaceful and sometimes wild and free! Love is a traveler on the river of no return." Le roc Mitchum écoute, baisse la garde et comprend bien vite que ce voyage avec cette créature, sera bien à sens unique.
CERTAINS L’AIMENT CHAUD de Billy Wilder (1959)
Assurément l’une des plus grandes comédies de tous les temps. Marilyn coincée entre Jack Lemmon et Tony Curtis déguisés en femme pour l’occasion, déploie une énergie folle avec légèreté et affirme un peu plus l’intelligence d’un jeu qu’elle voulait sans limite. C’est surtout la démonstration d’une carrière exemplaire où l’actrice aura en une décennie côtoyée le nec plus ultra des cinéastes en activité qui auront souvent tiré le meilleur de cet être bouillonnant et imprévisible.
LES DESAXES de John Huston (1961)
1961, c’est la fin d’une époque, la fin de l’âge d’or des studios avec ses stars intouchables. Celles du film sont fatiguées, à bout de souffle, et meurent à petit feu presque sous nos yeux. C’est le dernier film de Clarke Gable et de Marilyn (celui de Cukor tourné juste après reste inachevé), qui décèdent dans la foulée, bientôt rattrapés par un Monty Clift jamais vraiment remis de son grave accident de la route survenu cinq ans plus tôt. Ce drame écrit par Arthur Miller ne parle de toute façon que de désillusions. John Huston filme cette tristesse dans un noir et blanc anachronique mais superbement tragique.
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