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Invité sur RTL à l'occasion de la fin de ses fonctions en tant que délégué puis directeur du festival pendant 38 ans, Gilles Jacob fait le point sur le palmarès, sur sa carrière et exprime son mécontentement concernant la polémique liée à Welcome to New York. Au journaliste qui lui demande si le film d'Abel Ferrara avait sa place à Cannes, il répond : "Il peut avoir sa place au marché du film, encore que c'est un film qui ne sorte pas en salles et qui est diffusé directement sur internet. Je pense que c'est une mauvaise manière faite par les producteurs de ce film de le mettre en face de films sélectionnés et en compétition et par conséquent prenant une partie des projecteurs sur eux. C'est une sorte de parasitisme, comme des coucous dans un nid. Cela nuit à des confrères et je n'y suis pas favorable." A l'image de DSK, dont l'arrestation avait un peu éclipsé le festival en 2011, le film inspiré de l'affaire du Sofitel a lui aussi hacké les festivités. Vincent Maraval, le patron de la société de distribution Wild Bunch avait déjà fait le buzz l'année dernière en présentant sur la Croisette les premières images et une bande-annonce trash, aussitôt retirée du net. Cette année, la diffusion VOD en première mondiale de Welcome to New York le 17 mai, en plein festival et à son corps défendant, fut l'évènement du jour, doublé d"une projection en salles dans le cadre du marché du film et d'une conférence de presse sur la Croisette. Ce qui n'était pas du goût de tout le monde. Comme son confrère Thierry Frémaux qui avait évacué poliment l'intervention d'un journaliste lors de la conférence de presse annonçant la Sélection ("Nous avons comme tradition de ne parler que des films qu'on montre, donc je ne vais pas parler du film d'Abel Ferrara"), Gilles Jacob ne répond pas directement à la question de son interlocuteur, concernant son avis sur le film : "J'ai vu le film mais je garde pour moi ce que j'en pense. Mais il n'a pas été sélectionné donc il ne faut pas forcer le sort. Je préfère ne pas en parler".