Sorte de face b de Hayao et le Héron, ce documentaire décrypte en profondeur le travail du maître de l'animation.
Avec Hayao Miyazaki et le Héron, disponible depuis peu sur Netflix, Kaku Arakawa dresse un portrait déjà complet du créateur de Totoro (1986), Chihiro (2001) ou encore Kiki la petite sorcière (1989). On pourrait croire qu'on connaît tout du cinéaste japonais, jusque dans son quotidien le plus banal, ce documentaire ayant pour but d'approcher au plus près des méthodes de fabrication au jour le jour du maître de l'animation. Pourtant, un autre film qui arrive en ce vendredi 20 décembre sur Arte (à 22h45, mais aussi gratuitement en replay jusqu'au printemps 2025) nous offre un complément parfait : Miyazaki, l'esprit de la nature.
"Le vent se lève, il faut tenter de vivre"
Choisir l'angle de la Nature, avec un grand N, est une excellente idée pour plonger dans le cinéma de Hayao Miyazaki, sans pour autant tomber dans la facilité de la description d'une œuvre "écolo". Narré par le comédien Mali Zidi, ce nouveau portrait de Léo Favier (Apollo ou la vie sauvage) est bien plus riche que cela, le présentant comme un créateur "animé, porté par un souffle", expliquent ici ses collaborateurs ou des spécialistes du cinéma ayant étudié son travail, et sa vie, avec minutie.
Dans la culture japonaise, la Nature n'a pas tout à fait le même sens qu'en Occident. Elle désigne un tout, un ensemble dont fait aussi partie l'humain, notre espèce étant liée aux autres animaux, ainsi qu'aux végétaux ou aux minéraux. Chez Miyazaki, la Nature est essentielle et les connexions entre les différents mondes est toujours présente, de façon différente de film en film, de la forêt dense de Totoro aux vagues déchaînées de Ponyo en passant par les îles flottantes du Château dans le ciel.
Prise dans son ensemble, sa vision du monde n'est aussi "simple", ni aussi enfantine qu'on pourrait le croire de prime abord, cet enfant de la Seconde Guerre Mondiale, qui a grandi auprès d'une mère gravement malade, ayant pris conscience très jeune du chaos régnant sur le Terre. Si son pessimisme envers l'espèce humaine est plus palpable dans ses films récents, notamment dans Princesse Mononoké (1997), Le Vent se lève (2013) et Le Garçon et le Héron (2023), Hayao Miyazaki a dès ses débuts de carrière voulu faire interagir ses humains, petits et grands, à des éléments naturels. Sous ce prisme, sa filmographie est incroyablement cohérente, le désignant comme un inventeur de génie, qui, à travers ses mondes tour à tour merveilleux et cauchemardesques, et sans jamais se répéter, n'aura cessé de chercher une certaine harmonie perdue.
Ce portrait riche accompagne également à merveille son dernier film, à présent disponible en VOD.
Le Garçon et le héron : le retour gagnant de Miyazaki [critique]
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