« Seul le premier plan du Maniac de William Lustig était en vue subjective, mais il semblait que tout le film l’était, tant on avait la sensation d’être dans la tête du personnage. L’idée d’appliquer ce parti pris à l’ensemble de notre remake est venue d’une volonté de se démarquer des codes usés du slasher. Enter the Void et la séquence d’ouverture de Halloween avaient brillamment utilisé le procédé, mais c’est surtout un film français, La Femme défendue (1997), de Philippe Harel, qui m’avait laissé un souvenir de cinéma très fort, m’incitantà adopter le point de vue du tueur. »« Ceux qui ont été marqués par le film de 1980 évoquent principalement trois raisons : la performance de Joe Spinell, la scène du métro et l’affiche. Comme je voulais à tout prix que cette dernière soit citée dans notre version, on a imaginé ce plan où, après avoir scalpé une victime, Elijah Wood se relève et se reflète sur la carrosserie de la voiture. Le défi, c’était que l’image soit perceptible alors qu'il fait nuit et que la bagnole est d'une couleur foncée. Il a fallu considérablement augmenter les sources de lumière, en faisant attention à ce qu’on n'aperçoive pas l’équipe dans le reflet... »« Beaucoup de remakes, à part celui de The Ring, du Japonais Hideo Nakata, ne prennent pas le temps de creuser la mythologie de l’original. C’est ce qu’on a voulu faire ici en explorant le trauma de ce personnage qui a grandi seul dans un atelier, entouré de morceaux de corps en plastique, pendant que sa mère passait ses nuits à se taper des mecs. Devenu adulte, il cherche à donner vie à ces mannequins alors qu’il se sent de plus en plus désincarné et vit dans l’angoisse d’en devenir un. »« La scène du métro était dans le film de Lustig mais on ne pouvait pas en refaire la seconde partie, qui se déroule dans les toilettes, puisqu’on l’avait déjà largement citée dans Haute Tension. Il fallait lui trouver une autre issue et ce meurtre sur le parking était la meilleure solution. Pour nous, en tout cas ! »Propos recueillis par Mathieu Carratier
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Maniac : Comment Alexandre Aja a voulu " se démarquer des codes usés du slasher"
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