Avant de poser pour la première fois le pied sur la Lune, la mission Apollo 11, Neil Armstrong et ses camarades ont pris soin de redécorer l'intérieur de la navette.
C'est un petit morceau d'histoire de l'humanité qui reprend forme sous nos yeux. Pendant plus de quarante ans, le module de commande de la navette de l'expédition Apollo 11 était conservé au National Air and Space Museum, dépendant du Smithsonian à Washington, inaccessible à tous, y compris aux scientifiques et aux historiens.
Mais ces derniers jours, une équipe du programme de digitalisation du Smithsonian a annoncé avoir pu effectuer la fouille la plus approfondie de l'intérieur du module avec lequel Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins ont pu revenir sur Terre après avoir posé "un petit pas pour l'Homme mais un grand pas pour l'humanité" le 20 juillet 1969. Une mission faisant partie du vaste programme de numérisation des 138 millions de pièces détenues par les archives du Smithsonian en vue de pouvoir les visiter ou les examiner dans le détail en ligne voire par les casques de réalité virtuelle.
Et surprise : les astronautes n'ont pas vraiment rendu la navette dans l'état dans laquelle ils avaient décollé. Parmi les découvertes que l'équipe du Smithsonian a pu faire grâce au scan en trois dimensions de l'habitable du module, il y a notamment de nombreuses traces écrites laissées par l'équipage sur les murs blancs immaculés. Des "graffitis spatiaux" de tous genres qui offrent une autre image, à taille humaine, de l'expédition spatiale la plus célèbre de l'histoire.
Si la plupart de ces inscriptions relèvent essentiellement des indications de navigation (pour laquelle Neil Armstrong et ses camardades sont allés jusqu'à se servir de la technique traditionnelle du sextant), d'autres sont plus insolites, à l'image de ce calendrier du mois de juillet 1969 tracé sur les parois de la navette, et dont chaque jour qui passe est coché comme sur le calendrier d'un enfant qui attend les fêtes de Noël.
D'autres montrent même qu'en dépit de la méticulosité extrême dans la préparation de ces missions, il faut parfois ne pas hésiter à recourir au système D. L'un de ces graffitis montrent également comment un des coffres de rangement du module, initialement dévolu au stockage des déchets a été remployé pour... stocker les poches d'urines des astronautes, de Buzz Aldrin notamment, le jour du décollage de la navette (pendant quelques heures après le décollage, le système d'évacuation des déchets était tout simplement désactivé).
Un de graffitis révèle même une petite histoire méconnue de la grande histoire d'Apollo 11. Lorsque le module de la navette s'est écrasé dans l'océan Pacifique à son retour sur Terre, les trois astronautes ont dû passer près de trois semaines en quarantaine dans une sorte de tente reliée au module, le temps pour les scientifiques de la NASA de déterminer s'ils n'avaient pas été contaminés par certaines radiations au moment de l'alunissage. Pendant cette quarantaine, Michael Collins a pris le soin de laisser un petit message sur le vaisseau avec lequel il est rentré dans l'Histoire : "Vaisseau spatial 107, alias Apollo 11 alias Columbia. Le meilleur vaisseau qui existera jamais. Que Dieu la bénisse".
Via Smithsonian
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