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Vous avez déjà tout vu : la demeure aristocratique et ses fantômes (L’Année dernière à Marienbad), l’amour absolu (Mélo), le goût de l’absurde (Les Herbes folles), les variations sur un même thème (Smoking/No Smoking)... Alain Resnais synthétise cinquante ans d’expérimentations et de réflexion sur le théâtre et le cinéma, ces arts ennemis qu’il a fusionnés pour le meilleur durant sa foisonnante carrière. Mais est-ce son sérieux ? Son artificialité ? Son cynisme ? Toujours est-il que cette nouvelle oeuvre polyphonique et déconstruite ne convainc pas totalement, touchante lorsqu’elle célèbre les acteurs (Azéma et Arditi), barbante lorsqu’elle oppose la vieille garde et l’avant-garde théâtrale ou qu’elle théorise sur le temps qui passe. Cette année, le grand fi lm ludique, romantique et mortifère, c’est Leos Carax qui l’a fait
Toutes les critiques de Vous n'avez encore rien vu
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Chaque spectateur de « Vous n’avez encore rien vu » revit par identification l’émotion de sa ou de ses propres histoires d’amour. Comme toute œuvre d’un grand créateur, ce film qui mêle deux pièces de Jean Anouilh, « Eurydice » et « Cher Antoine », peut s’apprécier à plusieurs niveaux. Ecouter un texte superbe. Admirer le jeu des acteurs, leur talent et leurs différences. Apprécier la malice avec laquelle Alain Resnais évoque ce thème qui hante son cinéma : la mort.
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De tout bois Resnais fait feu. De la boue il fait de l'or.
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Alain au pays des merveilles.
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Vous n'avez encore rien vu est le plus léger des films profonds qu'on ait vu depuis des lustres. Et surtout, un film d'éternel inventeur. À tous les amoureux du cinéma, le message est donc clair: heureusement, il y a Alain Resnais...
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La tribu Resnais porte ce film étonnant, croisement brillant du cinéma et du théâtre autour d’une jubilatoire veillée funèbre dans le décor d’une maison perdue. Elle sert d’écrin à cette oeuvre crépusculaire et malicieuse qui nous emporte par sa magie et son intelligence.
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Il est vrai que le nouveau film d'Alain Resnais a quelque chose d'ingrat et de malaisant, pèche parfois par des longueurs et des passages plus faibles que d'autres (...). Pourtant c'est aussi un film dont la bizarrerie n'en finit pas de hanter.
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Ce film testament est un trésor de malice.
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Resnais réalise un film assez retors, mais aux ambitions simples: montrer, entre nostalgie et expérimentation, une vraie rencontre formelle entre des oeuvres (ici, de théâtre et de cinéma), tout en restant fidèle aux acteurs.
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Pour se laisser aller au vertige que suscitent les jeux de l'esprit de Resnais, il faudra pactiser avec la langue d'Anouilh. Si l'on se plie à cet exercice, le jeu en vaut largement la chandelle.
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L'art de Resnais — son goût de la manipulation, du divertissement, de l'artifice — joue à plein.
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Prétexte à une nouvelle pirouette cinématographique du réalisateur qui donne malicieusement ici le même rôle à ses différents fidèles, dans un théâtre filmé qui hérissera sans doute les hermétiques, mais qui fera sourire les amateurs du plus vert des doyens du cinéma français.
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On serait tenté de terminer d'un bon mot et de comparer cet objet non identifié à une reprise déviante de Au théâtre ce soir, mais Vous n'avez encore rien vu ne parvient même pas à en reproduire le kitsch attachant, et se paie le luxe d'une pseudo mise en abyme trop fumeuse pour fasciner, pas assez sûre d'elle pour qu'on la prenne au sérieux.
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C'est un miracle que ce film testamentaire en forme d'hommage au métier d'acteurs, et de pied de nez à la Faucheuse, arrive à ne pas trop sentir le sapin. Du haut de ses 90 bougies, Resnais prouve qu'il a encore du souffle.
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Les thèmes chers à Resnais (La vie, l’amour-passion, la mort, l’art...) sont au centre de ce film où s’entrelacent théâtre et 7e art. Sans le jeu des acteurs, tous excellents, on serait resté imperméable à ce théâtre filmé.
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En dépit de l'appétence de Resnais pour le surréalisme, l'inédit et le cinéma expérimental (...) , ce film-somme testamentaire entre ombre et lumière, passé et présent, vie et mort, (...) ne tient pas toutes ses promesses et ne génère pas autant de surprises que prévu. Mais le respect n'en reste pas moins total.
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(...) de beaux numéros de théâtre : diction impeccable et phrasés parfaits. Du vrai chic indémodable ! On applaudit bien fort et on s'ennuie bien ferme.
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Depuis "L'année dernière à Marienbad", le cinéaste affectionne les ambiances étranges, à l'orée du fantastique. Mais la quête existentielle de chacun tourne court, la faute au jeu de certains comédiens, embourbés dans le carcan du théâtre filmé. Résultat, on s'ennuie un peu.
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Il se dit un peu partout que ce nouveau film du nonagénaire Alain Resnais (...) est un chef-d'oeuvre. Nous sommes au regret d'avouer que nous avons perdu Eurydice en route.