-
Depuis ses débuts, Martin Provost (Séraphine) évoque des héroïnes en souffrance, seules contre tous, contre les hommes en particulier. On pense d’emblée au cinéma des Dardenne en voyant une Violette renfrognée déambuler en pleine nature. Le réalisateur la cadre cependant différemment : à la caméra portée et dynamique façon commando des frères belges, Provost préfère une mise en scène épurée faite de lents panoramiques et de plans très composés. Les intérieurs en clairs-obscurs de l’appartement décrépi de Violette, dignes d’un tableau du Caravage, en disent ainsi plus sur son
état mental qu’un long discours. À l’expressionnisme de sa mise en scène, le cinéaste ajoute un sens aigu du détail, souvent cruel, qui met à nu une âme tourmentée, poussée dans ses retranchements par une Simone de Beauvoir magnanime. La confrontation de ces deux tempéraments – la glace et le feu – donne lieu à une réflexion puissante sur la condition féminine et la création.
Toutes les critiques de Violette
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Violette orne le genre du biopic d’un joyau de mélancolie et de souffrance qui ne peut laisser insensible. Une œuvre au moins aussi forte que Séraphine, voire plus, car ici, contre une Yolande Moreau seule, il faut compter sur le poids de deux actrices hors pair qui méritent toutes deux une nomination aux César.
-
(...) un film bouleversant au casting détonant.
-
Emmanuelle Devos qui est une sublime Violette dans le Saint-Germain-des-Prés des années 40/50, et nous révèle cette femme oubliée par l’histoire de la littérature. A ses côtés, Sandrine Kimberlain dans le rôle de Simone de Beauvoir, Olivier Gourmet, en mécène, Catherine Hiegel en mère volage et Jacques Bonnaffé en Jean Genet sont tout simplement géniaux. Un film bouleversant qui fait revivre des êtres et une époque avec une rare sensibilité.
-
Violette Leduc, romancière de génie au caractère entier et difficile découverte par Simone de Beauvoir, rejoint Séraphine au panthéon des artistes visionnaires sorties de l’oubli par Martin Provost. Violette plonge dans la psyché de cette femme torturée avec autant de pudeur que de virtuosité.
-
un récit captivant à l’esthétique épurée, fort de l’interprétation émouvante d’Emmanuelle Devos dans la peau de l’héroïne hypersensible, surmontant ses doutes pour se muer en écrivaine inspirée.
-
Porté avec beaucoup de justesse par Emmanuelle Devos et Sandrine Kiberlain, le film plonge le spectateur dans l’après-guerre et les années 1960, entre fin du marché noir et émergence des revendications féminines, à commencer par la question de l’avortement. Le dramaturge Olivier Py prête ses traits à l’écrivain Maurice Sachs, mort en Allemagne sans que Violette Leduc lui ait porté le secours espéré. Jacques Bonnaffé incarne magnifiquement Jean Genet…
-
Pour définir cette amoureuse éconduite de Simone de Beauvoir, qui l’a néanmoins aidée à se faire publier, Emmanuelle Devos emploie le néologisme très évocateur « attachiante ». Cette vision lucide du personnage et son charisme ont permis au réalisateur Martin Provost de réitérer l’exploit de sa belle collaboration avec Yolande Moreau sur Séraphine (2008), à savoir déjouer les pièges du film d’époque en signant un beau portrait de femme et d’artiste.
-
Le réalisateur se concentre sur le lien complexe qui unit cette dernière, à la fois mentor et éditrice, et Violette, sa protégée, qui est amoureuse d’elle. Classique et élégant, Violette ne se déroule pas
sans lenteur. Mais le face-à-face entre Emmanuelle Devos et Sandrine Kiberlain, méconnaissables, est royal. -
Après Séraphine, Martin Provost orchestre, en artiste peintre virtuose, le parcours de cette écrivaine méconnue. Pour l’incarner, Emmanuelle Devos, blonde et enlaidie, joue tout en subtilité cette femme qui agace et amuse autant qu’elle émeut. Un rôle majeur pour cette actrice majuscule.
-
Trahisons, adaptation aux mutations du monde (le récit démarre pendant la Libération et se clôt vingt ans plus tard), quête de reconnaissance jamais rassasiée, expiation impossible d’une névrose familiale, misère sociale et affective, le cinéaste parvient sans mal à articuler ce maelström de facettes tout en insufflant un mystère, une tension qui s’enroule lentement mais sûrement autour d’Emmanuelle Devos, à qui le film doit également beaucoup.
-
Comme avec Séraphine, Provost ne cherche pas à provoquer l'émotion. La période Jean Genet -interprété avec entrain par Jacques Bonnaffé offre un souffle rafraîchissant et humoristique. On sort du film, comme Violette Leduc, éperdue d'amour pour Simone de Beauvoir.
-
De la vie de Violette Leduc, auteur de « La Bâtarde», le réalisateur privilégie son amitié et son admiration pour Simone de Beauvoir... Syle épuré, musique magique d'Arvo Pärt et deux comédiennes en état de grâce.
-
Un portrait de Violette Leduc qui adopte les caractéristiques de son modèle : rugueux, un peu raide et dépourvu de séduction immédiate, mais aussi douloureux, intègre, entêté, intense.
-
Ce long-métrage a le mérite de donner envie de relire ses ouvrages. Un bémol : le réalisateur en prend à son aise avec le temps - le film dure deux heures vingt -, on dirait parfois un épisode de Maigret!
-
Violette s’accroche, harcèle…La relation entre les deux femmes oscille entre drame et comédie. C’est cette ambiguïté qui fait le sel d’un lm un peu classique, certes, mais qui éclaire une époque et ses écrivains d’un jour nouveau.
-
De cet épisode méconnu de l’histoire littéraire, Martin Provost a tiré un film à la mise en scène parfois un peu trop classique, sauvé par son duo d’actrices.
-
Un film intéressant, mais qui pâtit de son manque de rythme.
-
Le film se révèle un peu tortueux.
-
"Violette", droit dans ses bottes, rechigne à se détourner de son chemin de biopic balisé.
-
Passé un début un peu confus, on s’embarque dans ce destin qui dessine bien les contours de la France de l’après-guerre étouffante et corsetée.
-
les plans contemplatifs, parfois rebutants, mais idéaux pour montrer l’intime, surtout quand c’est la brillante Emmanuelle Devos qui endosse le rôle-titre.
-
Laborieux dans sa première partie, plus sec et empathique dans la seconde, Violette hésite entre application scolaire et fantasme d’émancipation d’une figure tutélaire.
-
Les acteurs sont délicieux, mais le portrait fragmenté et parfois anecdotique nous éloigne du vrai sujet, l’originalité littéraire de Violette. Réciter en off des citations ne suffit pas, ce qui nous invite à aller prolonger la découverte en librairie, avec les rééditions de Gallimard.
-
Emmanuelle Devos, Sandrine Kiberlain, Olivier Gourmet (formidable dans le rôle du parfumeur JacquesGuérin),Jacques Bonnaffé, Catherine Hiegel (émouvante en Berthe,la mère de Violette) : compte tenu de cette distribution, et de l’extraordinaire itinéraire de Violette Leduc, qui osa écrire ce que personne avant elle n’avait osé, le film de Martin Provost laisse un goût d’inachevé. La faute certainement à une mise en scène trop appuyée. A trop vouloir reconstituer et la vie de Violette et la France de cette époque, Provost s’éloigne de ce qui fit l’extraordinaire originalité de cette écrivaine: son écriture, sa capacité à transformer le désespoir par la littérature.
-
L’auteur de Séraphine récidive dans le biopic d’artiste sans éclat.
-
Une galerie de personnages qui sont autant de prétextes à un jeu d’acteur tout en grimage et cabotinage, le tout dans un pittoresque décor de prêt-à-filmer.
-
Et, à brosser avec tant de conviction un portrait de victime, ce que Violette Leduc était très certainement, le film finit par désincarner tout ce qui entoure son personnage principal, à l’image de Simone de Beauvoir, figée dans le chignon de Sandrine Kiberlain, dont le rôle reste cantonné à celui de bienfaitrice qui a fait ce qu’elle a pu.