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C'est une oeuvre qui frappe d'abord par sa durée, par son ampleur, son ambition, sa sécheresse didactique tout autant que par l'absurde violence de ce qu'elle décrit. C'est un film politique qui aspire à raconter une réalité proche de l'impensable, c'est un moment de l'histoire contemporaine. Le film de Koji Wakamatsu, tout en collant objectivement aux faits qu'il décrit, a les allures d'un bilan amer où la rage se conjugue avec une volonté de traquer l'humain jusque dans ses manifestations les plus inhumaines.
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Wakamatsu rend hommage à ces hommes et femmes, à peine sortis de l'adolescence, qui croyaient encore au « temps des cerises ». Sans jeter, pour autant, le bébé (la révolution) avec l'eau du bain (la dictature). La beauté de son chant funèbre réside dans ce conseil, en creux, aux rebelles d'aujourd'hui : sans amour ni désir, toute volonté de changer le monde est vaine.