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Première
par Vanina Arrighi de Casanova
Asocial, gauche, inquiétant, égoïste, mais aussi brillant, drôle et finalement touchant, le jeune milliardaire apparaît comme quelqu'un de beaucoup plus complexe, et donc intéressant, que l'image qu'on en avait. Point de sociopathe sans scrupule, juste un ado mal à l'aise dans son environnement, qui a réussi à transformer ses inaptitudes sociales en formidable moteur créatif. Un garçon très seul, surtout, exclu des clubs de Harvard, rejeté par les filles, qui prend sa revanche, vit une succès story dingue, et finit par en payer le prix. Car arrivé au sommet, alors que Facebook a dépassé le million d'inscrits, Zuckerberg reste terriblement prisonnier de sa solitude. La dernière scène du film est à ce titre un petit bijou de justesse et d'ironie, en forme de clin d'œil aux utilisateurs de Facebook que nous sommes, permettant ainsi au spectateur une identification totale à ce type pourtant hors de portée.
Si l'histoire de Facebook est celle d'une génération, la trajectoire du personnage de Zuckerberg s'inscrit dans une tradition narrative assez classique et possède une dimension quasi-universelle. Et The Social Network, plus que l'histoire d'une invention, d'un réseau social, d'une réussite ou de batailles juridiques, s'affirme surtout comme un très beau portrait tragique.
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Première
par Vanina Arrighi de Casanova
Si le scénario s'attache à plusieurs personnages, c'est pour mieux construire, en creux, le portrait de Zuckerberg. Une personnalité ambivalente qui suscite des sentiments contradictoires, même si la magie du cinéma opère et entraîne assez sûrement l'empathie - l'acteur Jesse Eisenberg, absolument excellent, y est aussi pour quelque chose.
Asocial, gauche, inquiétant, égoïste, mais aussi brillant, drôle et finalement touchant, le jeune milliardaire apparaît comme quelqu'un de beaucoup plus complexe, et donc intéressant, que l'image qu'on en avait. Point de sociopathe sans scrupule, juste un ado mal à l'aise dans son environnement, qui a réussi à transformer ses inaptitudes sociales en formidable moteur créatif. Un garçon très seul, surtout, exclu des clubs de Harvard, rejeté par les filles, qui prend sa revanche, vit une succès story dingue, et finit par en payer le prix. Car arrivé au sommet, alors que Facebook a dépassé le million d'inscrits, Zuckerberg reste terriblement prisonnier de sa solitude. La dernière scène du film est à ce titre un petit bijou de justesse et d'ironie, en forme de clin d'œil aux utilisateurs de Facebook que nous sommes, permettant ainsi au spectateur une identification totale à ce type pourtant hors de portée.
Si l'histoire de Facebook est celle d'une génération, la trajectoire du personnage de Zuckerberg s'inscrit dans une tradition narrative assez classique et possède une dimension quasi-universelle. Et The Social Network, plus que l'histoire d'une invention, d'un réseau social, d'une réussite ou de batailles juridiques, s'affirme surtout comme un très beau portrait tragique.
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Première
par Guillaume Bonnet
Tant de films hollywoodiens chroniquent l’ascension de leurs personnages avant leur inévitable chute. The Social Network relate une ascension sans chute et donc sans retour ni rédemption possibles, une réussite si vertigineuse qu’elle oblige son auteur à larguer les amarres vers des sommets de solitude. Fincher a dit un jour que pour être cinéaste, il fallait « avoir le goût du conflit, une certaine dose de paranoïa et une envie démesurée d’être aimé ». Cela ferait presque ressembler The Social Network à un autoportrait d’une insondable tristesse. Cette dimension existentielle plane en permanence sur ce film stupéfiant, parabole qui aurait pour protagoniste une sorte de mutant technologique irrémédiablement déconnecté. Presque un personnage qui n’existe pas. Presque un personnage de science-fiction. Làhaut, tout là-haut. Seul à en crever.
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Première
par Emilie Lefort
Avec The Social Network, David Fincher dévoile ce qui se cache derrière la création de Facebook. Le ping pong verbal qui sert de scène d’ouverture – totalement jubilatoire – affiche d'emblée la volonté du cinéaste : faire un portrait de l’adolescent plutôt que de son oeuvre. Parfait, car, si sur le papier l’idée de faire un film sur Facebook pouvait en laisser plus d’un dubitatif, Fincher esquisse sans fausse note la personnalité complexe de Zuckerberg. Le classicisme de la mise en scène, la maîtrise du sujet et la structure du scénario donnent un écho universel à cette histoire. Fincher prouve encore une fois qu’il est un génie du septième art et, épaulé par un casting sans fausse note – Jesse Eisenberg, Andrew Garfield et Justin Timberlake en tête –, nous offre ici un petit chef d’œuvre.