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Un an après La Loi de la Téhéran, Saaed Roustayi a donc fait son entrée dans la compétition cannoise en mettant en scène les (més)aventures d’une jeune femme tentant envers et contre tout de sortir sa famille de la faillite où l’a conduite sa bande de frères, magouilleurs sans envergure. Elle trouve ainsi la bonne affaire capable de remettre tout ce petit monde à flot et avait tout anticipé sauf le fait que son père préfère consacrer ses économies à une donation pour le mariage d’un cousin de la famille et devenir le patriarche du clan. Un titre prestigieux auquel il n’entend renoncer pour rien au monde, quitte à précipiter la ruine des siens. Inscrit dans un Iran étranglé par une crise économique massive, Leila et ses frères met trop de temps à démarrer mais une fois cette installation opérée, le film décolle au gré de scènes explosives où aucun de ces personnages (campés par un casting sans fausse note) n’entend se laisser marcher sur les pieds et céder un pouce de terrain. Il y a du Affreux, sales et méchants dans cette tragédie familiale qui flirte plus souvent qu’à son tour avec la comédie noire et joue avec l’épuisement des spectateurs. Leila et ses frères ne cherche jamais à se rendre aimable et son aspect en surrégime permanent en fera décrocher certains au fil de ses 2h45 qui auraient gagné à être resserrées. Mais au moins Roustaee va au bout de son parti pris façon jeu de massacre des travers d’une société iranienne gangréné par les dérives du patriarcat et des magouilles sans éclat à tous les étages. Il avait largement sa place dans le palmarès cannois.