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Le mythe de Faust revisité par Alexander Sokourov, c’est comme boire du champagne sans bulles : ça en a le goût, mais ça n’en procure pas l’ivresse. Tous les ingrédients du mythe (le docteur névrosé, Méphistophélès, la jeune fille pure) sont pourtant accommodés par le cinéaste russe à sa sauce habituelle – format carré, photo verdâtre, plans parfois anamorphosés, dialogues postsynchronisés... On n’y comprend pas toujours grand-chose mais, pour peu que l’on se laisse embarquer par la force expressionniste de ce beau livre d’images, un bon trip est possible.
Toutes les critiques de Faust
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Sokourov livre un drame flamboyant sur la corruption et le Mal, à travers une interprétation du mythe qui redonne tout son sens au geste filmique.
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Un film viral et envoûtant qui compte déjà parmi les plus mémorables de l’année.
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Que le remous chaotique des matières produise des illuminations et des délires, mais que la "chanson monotone" gagne ainsi tout le film et devienne son drame principal : voilà sans doute la profonde beauté de ce "Faust".
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Au mythe de Faust, le réalisateur russe rend toute son âme [...] Sans doute faut-il voir le nouveau chef-d’œuvre d'Alexandre Sokourov comme le moyen qu'aurait trouvé le cinéaste de penser synthétiquement, en un film, tout le XXème siècle.
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Ce Faust peut être vu comme une longue marche émaillée de péripéties qui sont toutes aussi de somptueux événements optiques [...] Le film va de l'avant, fait une boucle, emprunte raccourcis et collines, puis repart de biais comme irrésistiblement attiré par le pôle magnétique du néant [...] Le mythe de Goethe devient un superbe monument en ruine sous le regard fou d'Alexandre Sokourov.
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Avec Faust, Alexander Sokourov achève somptueusement son ample tétralogie sur le pouvoir, dont les trois premiers titres étaient consacrés à Hitler (Moloch), Lénine (Taurus) et Hirohito (Le Soleil). A ces figures historiques, le grand cinéaste russe donne un père mythique, Faust, l'homme qui a signé un pacte avec le Diable.
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Sokourov injecte dans le mythe germanique [...] des coups d'oeil à la science-fiction, genre qui a toujours célébré l'intelligence humaine en même temps qu'il en dénonçait la prétention.
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Tout cela pourrait être pompeux (...), désespérément réactionnaire (on connaît les opinions politiques de Sokourov, sa fibre nationaliste et sa haine affichée de la modernité) : c'est simplement sublime.
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(...) il s'agit ni plus ni moins que de l'adaptation de Faust la plus sidérante et la plus libre depuis celle de Jan Svankmajer en 1995. Le résultat est beau et sordide comme un tableau de Bosch et il risque de provoquer des réactions aussi contrastées, entre fascination et révulsion.
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Mi-humain, mi-monstre, ce Méphisto pachydermique a plus d'un tour magique. Le jeu des interprètes de ce compagnonnage burlesque, maintenu jusqu'à la fin tellurique, relève d'une prouesse diabolique.
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Le film est un flot continu de paroles — débats métaphysiques ou propos de corps de garde — que Sokourov filme dans des décors sensuels, violents, fantastiques (...). Les plans sont composés comme des tableaux en mouvement permanent, avec la fameuse " patte " du cinéaste russe.
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Si une longueur abusive et quelques outrances superflues amoindrissent un peu l'oeuvre, Sokurov nous embarque une fois de plus dans un monument de cinéma, entre grandiose et grotesque.
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Une expérience ardue mais fascinante de bout en bout.
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Le Lion d'Or obtenu à Venise semble excessif, mais les qualités picturales et l'atmosphère sombre que crée Sokourov éblouissent souvent.
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A privilégier l'errance du Dr Faust dans ce village allemand hors du temps, Sokourov sape l'énergie du récit, le noie dans un flot de paroles et finit par emballer à la va-vite le pacte avec Méphistophélès. Le cinéaste a voulu revisiter le mythe, il a été dépassé.