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Auteur de dispositifs qui ont révolutionné la narration cinématographique, Alain Resnais reste l’un des cinéastes majeurs du XXe siècle. Mais devant le spectacle de son dernier film, qui tente d’abattre les cloisons entre théâtre, cinéma et bande dessinée, le vertige ne prend plus. Adaptant pour la troisième fois (après Smoking /No Smoking et Coeurs) une pièce d’Alan Ayckbourn, le réalisateur laisse ses acteurs se noyer dans un pur vaudeville, qui ne bénéficie cette fois d’aucune distance ludique. Car si les décors alternent entre bâches de couleurs et planches d’illustrations, cette recherche d’artificialité contrôlée s’écroule face à la sinistre ronde de personnages qui ne pensent qu’à se trahir les uns les autres. Le programme épicurien du titre constitue alors un ultime mensonge, tant ce voyage au bout de l’ennui s’avère pénible.
Toutes les critiques de Aimer, boire et chanter
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C’est amusant et grave, rigoureusement fabriqué et parfaitement vrai, délicieusement théâtral et totalement cinématographique. C’est l’essence du cinéma d’Alain Resnais, dont ce long-métrage, bien que ce soit l’ultime désormais, figure comme un éternel recommencement.
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Alain Resnais n'est plus là, mais son film, drôle et cruel, crépitant d'audaces formelles, tout vibrant de l'amour pour des acteurs fidèles, abat gaiement les frontières entre théâtre et cinéma (...).
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L'ultime film d'Alain Resnais est une fantaisie théâtrale aux dialogues ciselés, adaptée d'une pièce d'Alan Ayckbourn.
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Entre jalousie et possession, on échappe à la routine convenue des sentiments pour retrouver dans un jeu de séduction, les vertus de la jeunesse.
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La magie des décors de l’ami de toujours Jacques Saulnier, les dessins de Blutch qui servent d’élégantes transitions entre les décors naturels en Angleterre et les studios de la Cité du cinéma à Saint-Denis, font de cette dernière oeuvre un très émouvant adieu du grand cinéaste.
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la vie de trois couples dans un vaudeville drôle, léger et réjouissant.
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Le cinéaste aime jouer avec cette matière théâtrale et déjoue constamment les attentes que créé ce dispositif. En effet, il aime combiner à la fois ces décors d’extérieurs formés de rideaux, cette dimension cartoon avec les dessins de Blutch, éclate la structure narrative… Le cinéaste a constamment fait preuve d’inventivité, ne se refusant aucune limite. Et c’est cela qui va nous manquer.
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le réalisateur a laissé une comédie excitante et innovante sur une trame vaudevillesque avec ses comédiens fétiches et son équipe habituelle.
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e pessimisme rigolo de Resnais aura été l’une de ses plus curieuses élaborations et le clou ultime enfoncé ici d’une main très sûre.
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Un vaudeville est adapté par Alain Resnais, dans une campagne anglaise idéalisée, cela donne, même si la pièce originelle manque un peu d’envergure, un délicieux divertissement et un joli pied de nez au destin de la part du cinéaste récemment disparu.
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Vif et malicieux, coloré et cartoonesque, Aimer, boire et chanter scintille d’élégance et d’intelligence. L’occasion pour les amateurs de voir Resnais renaître de ses cendres le temps d’une séance.
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Cette brillante fantaisie sera donc l'ultime opus d'Alain Resnais : comment mieux quitter la scène qu'avec un tel bijou d'humour, de créativité, de gravité aussi, et de désinvolture feinte ?
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Comme à chaque fois, il élit une œuvre dont il n’a pas écrit une traître ligne et la métamorphose en film d’auteur, truffé de résonances intimes. Le couple est un théâtre, les herbes folles envahissent la garçonnière de Georges, les femmes gambergent, les hommes s’angoissent, l’amour tourne au mélo, la mort, au roman, et une taupe – nouvelle arrivée dans le bestiaire de Resnais – pointe le bout de son nez.
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Alain Resnais vient de nous quitter et son nouveau film arrive sur les écrans. Pied de nez de ce cinéaste majeur, il détourne encore les codes du cinéma, jouant une fois de plus de références théâtrales, après avoir été littéraires, fortes, avec un entrain bourré d'énergie, d'autodérision, d'humour, et une bande de comédiens fidèles, pour un ultime tour de piste jubilatoire.
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l'ultime film signé Alain Resnais : un essai cinématographique et théâtral sur le bonheur, le couple et l'amour. Une petite musique qui finira par nous manquer et que l'on retrouve ici interprétée par une troupe de comédiens épatants comme André Dussolier, Hippolythe Girardot, Michel Vuillermoz, Sabine Azéma ou Sandrine Kiberlain.
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Une intelligence qui pétille dans Aimer, boire et chanter où trois couples de comédiens explorent la carte du tendre et du cruel pour célébrer les derniers moments d’un ami.
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ans son dernier film, le malicieux Alain Resnais reste fidèle à lui-même. Et s'amuse avec brio des artifices du théâtre et des conventions du vaudeville.
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S’il fallait offrir un titre au diptyque que composent désormais Vous n’avez encore rien vu et Aimer, boire et chanter, on pourrait opter pour Laughing / Not Laughing tant les deux films ne cessent de se renvoyer la balle d’une même obsession (la mort), mais en s’appliquant chacun à prendre l’autre à contre-pied par le biais de tons et d’effets opposés (...). Sans cet échange entre les deux œuvres – entre la froideur tombale de la première et l’atmosphère plus guillerette et malicieuse de la deuxième – il est probable que le dernier film d’Alain Resnais ne constituerait qu’une étape mineure dans la filmographie du cinéaste récemment disparu.
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Un homme va mourir. Nimbé de flou et laissant la part belle à l’imaginaire, le « testament » filmique de Resnais repose dans son titre
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Dans cette nouvelle –et hélas dernière– fantaisie signée de celui qui était, à 91 ans, le plus juvénile et créatif des réalisateurs français, l’amour, la mort, le hasard se lancent dans une ultime valse à trois temps qui nous enchante.
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Le dernier fi lm d’Alain Resnais, disparu le 1er mars, joue avec malice sur l’absence de ce malade trouble-fête, que l’on ne verra pas. Mais le dispositif de sa mise en scène, entre théâtre et cinéma,
s’essouffle. Le côté ludique s’estompe, malgré des acteurs excellents et des dialogues souvent drôles et mordants -
Étrange de bout en bout, drôle ou émouvant, vif et amoureux de la vie jusqu’au bord du tombeau, cet ultime Resnais surprend avec ses artifices clinquants, décors, accessoires mais aussi tirades d’acteurs qui, curieusement filmés de très près, trouvent une forme de vérité au carrefour du cinéma, de la radiophonie et du théâtre.
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Resnais revient ici à un cinéma plus conventionnel, de celui qui le fit connaître d’une nouvelle génération avec Smoking/No Smoking. Ce n’est donc pas surprenant mais reste ludique et parfois même savoureux.
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Du cinéma libre et coloré, mais qui bégaie.
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Aimer, boire et chanter marque le dernier chapitre de la filmographie sans faille d' Alain Resnais, disparu quelques semaines avant sa sortie. Une fantaisie hantée par l'amour et la mort, que le cinéaste qui portait en lui la vivacité sans fin de la jeunesse, nous sert d'un oeil amusé, mais jamais blasé.
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Une comédie so british made in France qui s'impose comme un hommage certain au cinéaste.
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Resnais adapte ici, une fois de plus après Smoking / No Smoking et Cœurs, une œuvre du dramaturge britannique Alan Ayckbourn, étonnamment cynique, évoquant sobrement le memento mori.
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Voilà un film qui fait peine. D'abord parce qu'il est ennuyeux à mourir. Ensuite parce qu'il est signé Alain Resnais et que le réalisateur vient de mourir à 91 ans. (...) C'est triste. Alors on a pas trop envie de tailler un posthume à Alain.
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le résultat ne dépasse hélas jamais le statut de théâtre filmé. Le spectateur, asphyxié par un minimalisme repoussant, se sentira exclu de ce rendez-vous intime. Reste une dernière séquence prémonitoire, touchante et qui boucle la boucle avec l’élégance du regretté maestro.