-
Après trois films, disons, grand public (Les Adieux à la reine, 3 cœurs, Journal d’une femme de chambre), Benoît Jacquot revient à ce cinéma d’auteur un peu aride qui a fait sa réputation. Il raconte comment la maîtresse d’un cinéaste se perd dans le souvenir de cet homme, mort brutalement dans un accident de la route. Située pour l’essentiel dans une grande demeure fouettée par le vent, l’action fait la part belle au rêve et au fantasme avec une économie de moyens (tournage en DV plate) qui frise l’amateurisme. Comme Olivier Assayas dans Personal shopper, Jacquot s’essaie au film de fantômes, sans dialogues -ou peu, comptant sur l’imagination du spectateur pour combler les trous d’un scénario erratique. Surtout, il ne parvient pas à créer d’atmosphère ni de trouble (le potentiel érotique de la très jolie Julia Roy est à cet égard honteusement sous-exploité), autant d’ingrédients indispensables à tout film de genre qui se respecte et dont les cinéastes asiatiques sont les maîtres incontestés.