Né le 22 janvier 1773 à Nancy, René-Charles Guilbert de Pixerécourt est un dramaturge et directeur de théâtre français.Ayant vu le jour dans une famille de gentilshommes campagnards lorrains, René-Charles Guilbert de Pixerécourt reçoit une éducation très stricte. Il fait sa scolarité au collège de Nancy où il se distingue. Se prédestinant au métier d’avocat, il poursuit des études de droit pendant la Révolution. Il doit les interrompre à vingt ans, à la mort de Louis XVI. Son père le somme alors de rejoindre l’armée de Condé pour combattre les révolutionnaires. Il n’y restera que huit mois. Après maintes aventures périlleuses, il réussit à rentrer à Paris le 27 février 1794 où, secrétaire de Carnot, il travaille à la Section de la Guerre au Ministère des Armées. Grâce à la protection du ministre, il ne sera pas inquiété par les dénonciations au Comité de Salut Public.Peu après, René-Charles Guilbert de Pixerécourt obtient deux emplois administratifs, l’un dans l’administration des Domaines, l’autre dans celle de l’Enregistrement. Parallèlement, il se consacre à son ambition théâtrale et écrit beaucoup : vaudevilles, opéras bouffes, comédies et surtout mélodrames. Sa carrière débute assez difficilement. Beaucoup de ses œuvres sont refusées et celle qui est acceptée par deux théâtres, Sélache ou les Nègres Généreux, n’est finalement pas jouée. Ses premières représentations sont Les Petits Auvergnats en 1796 et Victor ou l’enfant de la forêt en 1798. Des textes relativement plats, sans réelle profondeur lyrique qui séduisent cependant un public épris de style populaire, de réalisme scénique et visiblement conquis par l’aspect complet du spectacle où se mêlent pantomimes, musique et danse. C’est la naissance de ce qu’on appelle le mélodrame, dont René-Charles Guilbert de Pixerécourt sera considéré comme le père. Sachant à merveille faire s’entremêler le tragique et la bouffonnerie, usant d’un talent de mise en scène hors du commun, maniant une langue aussi naturelle que riche en aphorismes, il est surnommé le Corneille ou le Shakespeare du boulevard.Parmi ses productions, Cælius ou l’Enfant du Mystère, en 1800, est son premier grand succès. Suivront d’autres pièces également très populaires, à l’image du Pèlerin Blanc, avec plus de trois cents représentations au théâtre de l’Ambigu, L’Homme à Trois Visages en 1801, La Femme à deux maris en 1802, Les Maures d’Espagne en 1804, Robinson Crusoé en 1805, Charles le Téméraire en 1814, Christophe Colomb en 1815, Palestine en 1820, ou encore L’Évasion de Marie Stuart en 1822. Cette réussite lui permet d’acquérir des livres rares et de se constituer une bibliothèque exceptionnelle.Ses pièces sont jouées au Théâtre de la Gaîté dont René-Charles Guilbert de Pixerécourt est le directeur de 1809 à 1835, date à laquelle la salle est détruite par un incendie. Ce fâcheux événement fait perdre une partie de sa fortune au dramaturge et affecte sa santé. Il se retire alors à Nancy, se consacre à l’édition de ses œuvres et fait publier le catalogue de sa bibliothèque.René-Charles Guilbert de Pixerécourt aura consacré près de quarante années de sa vie au théâtre, à l’écriture et à la direction de théâtres. Travailleur prolifique, appliqué et zélé aussi bien dans son art que dans ses activités administratives, ses mélodrames ont été appréciés par toutes les couches de la société, et ont même suscité l’admiration de grands auteurs comme Victor Hugo ou Alexandre Dumas.Il a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur et a été l’un des huit membres de la Société des Bibliophiles Français.Il est mort le 27 juillet 1844 à Nancy.
Nom de naissance | de Pixerécourt |
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Genre | Homme |
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