"C'est tellement bizarre de faire quelque chose qui vous construit et qui en même temps vous brise..."
Keira Knightley avait seulement 17 ans quand elle est devenue une star planétaire grâce à son rôle d'Elizabeth Swann dans Pirates des Caraïbes, à l'été 2003. Si elle avait déjà percé en Angleterre grâce à Joue-la comme Beckham, le succès mondial du blockbuster d'aventure de Gore Verbinski pour Disney, porté également par Johnny Depp et Orlando Bloom, a fait d'elle une star planétaire. Une expérience qu'elle n'a pas très bien vécue, comme elle le raconte dans The Times of London à l'occasion de la diffusion, cette semaine sur Netflix, de sa série d'action Black Doves. Un projet très éloigné des films d'époque qui ont fait son succès (Orgueil et préjugés, Anna Karenine, The Duchess...).
Il y a 20 ans, Pirates des Caraïbes propulsait Keira Knightley au rang de star internationale"C'est tellement bizarre de faire quelque chose qui vous construit et qui en même temps vous brise, explique-t-elle à propos du premier volet de la saga, La Malédiction du Black Pearl. J'ai été traitée comme de la merde à cause de ces films, et en même temps, ils ont si bien marché que cela m'a offert des opportunités folles. J'ai pu obtenir d'autres rôles grâce à ça, qui ont été par la suite nommés aux Oscars (elle fut sélectionnée en 2005 pour Orgueil et préjugés, de Joe Wright, ndlr). Ce sont les longs-métrages qui ont eu le plus de succès de toute ma carrière, mais en même temps, c'est à cause d'eux que j'ai été autant rabaissée publiquement. Ils ont donc une place particulièrement confuse dans mon esprit."
La comédienne de 39 ans poursuit en expliquant qu'elle ne compte plus tourner dans de nouvelles franchises aussi énorme que Pirates des Caraïbes, dont elle a participé pleinement aux trois premiers volets, entre 2003 et 2007, et pour laquelle elle a accepté de réapparaître en caméo dans La Vengeance de Salazar, en 2017..
"On y passe un temps fou, cela représente des années entières de votre vie, justifie-t-elle. Et vous n'avez aucun contrôle sur ce qui est filmé. Vous ne savez pas combien de temps vous allez filmer ? Ni précisément ce que vous êtes en train de filmer."
Keira raconte aussi avoir fait très attention à tous ses faits et gestes en dehors du tournage de la saga.
"J'avais vu des carrières être brisées par des photos de paparazzi montrant des stars en train de sortir ivres de boîtes de nuit, par exemple. On avait misé tellement d'argent sur moi à cette période que s'ils avaient eu une photo de moi soule, ça aurait pu faire énormément de dégâts. Je ne voulais donner aucune chance aux paparazzi d'obtenir ce genre d'image. Je suis donc restée incroyablement sobre."
Des propos qui collent avec ce qu'elle avait déjà expliqué à Harper's Bazar l'année dernière, au moment de fêter les 20 ans du premier volet de Pirates des Caraïbes.
Colette, Anna Karénine, Elizabeth Bennet : Keira Knightley parle de ses grandes héroïnes"J’ai vécu une sacrée entrée dans la vie d’adulte, assez extrême en expérimentant la célébrité à un très jeune âge. (…) Elizabeth était l’objet de toutes les convoitises. Non pas qu’elle n’avait pas de lutte en elle. Mais c’était particulier, en tant que garçon manqué, d’être perçue comme totalement l’inverse de ce que j’étais. (...) Je me suis sentie contrainte, bloquée. Je ne savais pas comment articuler tout ça. Je me sentais enfermée dans quelque chose que je ne comprenais pas. Avec mes rôles suivants, je voulais me libérer de ça. (...) C’est une drôle de place, que les femmes sont censées tenir, publiquement, je n’ai jamais été à l’aise avec ça."
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