Cette passionnante page d'histoire méconnue de la Seconde Guerre mondiale, à Marseille, raconte comment des milliers de réfugiés ont été exfiltrés, vers l'Amérique essentiellement.
Présentée en clôture de la sixième édition du festival Séries Mania, il y a quelques jours, Transatlantique arrive aujourd'hui sur Netflix. Une nouvelle série historique événement, une grande fresque humaniste conçue par la brillante créatrice d'Unorthodox, Anna Winger. Alors a-t-elle réussi à nous époustoufler autant qu'en 2020, quand Shira Haas défiait le patriarcat de la culture juive ultraorthodoxe ?
Transatlantique nous ramène en 1940, à Marseille. Gillian Jacobs et Cory Michael Smith incarnent deux héros de la Guerre que vous ne connaissez probablement pas. Deux résistants aux destins tout simplement extraordinaires : Varian Fry et Mary Jayne Gold étaient sur la Cannebière, lorsque la France rendait les armes et que débutait la Seconde Guerre mondiale. Lui était un journaliste américain associé au Comité de secours d'urgence monté par les États-Unis, prêts à aider de loin, mais désireux de rester neutres. Elle était une riche héritière de Chicago, bouleversée par le malheur des centaines de migrants, juifs pour la plupart, qui affluaient chaque jour dans la cité phocéenne, fuyant la zone occupée en espérant s'exiler loin de l'Europe.
Avec l'aide de quelques résistants, et alors que la police locale obéissait au régime de Vichy, ils ont réussi à exfiltrer des milliers de réfugiés, dont certains artistes de renom comme Max Ernst, André Breton ou Marc Chagall
Avec minutie et un soin évident apporté aux détails, Transatlantique, filmée en décors réels à Marseille, s'échine à retranscrire fidèlement ce chapitre méconnu de l'Histoire de la guerre. Une restitution fascinante d'événements héroïques, qui font écho de manière saisissante à la crise migratoire actuelle.
Mais la narration de cette grande fresque humaniste est souvent trop didactique, décousue, peut-être trop obsédée par l'idée de coller à la réalité. Anna Winger échoue à transmettre la même puissance émotionnelle ressentie dans la lutte pour la survie d'Unorthodox. Transatlantique essaye de tout montrer et passe à côté de la dramaturgie. Un souffle tragique, pour mieux souligner l'Histoire, que Spielberg avait su insuffler à sa Liste de Schindler et qui fait défaut à la série Netflix.
Transatlantique, à voir dès le 7 avril sur Netflix.
Commentaires