Rencontre avec le co-réalisateur du film si émouvant de Pixar, et sa productrice Darla K. Anderson.
Coco reviendra ce soir sur M6. A sa sortie au cinéma, fin novembre 2017, la rédaction avait pu rencontrer Lee Unkrich, le co-réalisateur du film d’animation avec Adrian Molina, ainsi que la productrice historique de Pixar, Darla K. Anderson. L’occasion d’évoquer les similitudes entre ce projet et quelques autres classiques du studio, comme Là-haut, Vice Versa et Le Monde de Nemo.
"Souvent, les histoires de chez Pixar sont nées de ce qu’ont vraiment vécu leurs créateurs, de nos expériences, de ce qui nous marque en vieillissant", commence le réalisateur, qui a également dirigé Toy Story 3, le plus gros succès de la firme (1 milliard de dollars de recettes en 2010). Au fil du temps, les thèmes sont devenus plus matures, car nous vivons nos vies en parallèle, on collectionne des joies et des peines, on fonde une famille, on a des enfants, ceux de ma génération commencent à perdre leurs parents… Cela a évidemment eu un impact sur notre envie de raconter l’histoire de Coco. (…)
Pour moi, les meilleurs Pixar sont ceux qui font ressentir toutes sortes d’émotions au public. Ils sont drôles, excitants, très intenses, parfois un peu effrayants, et au final ils sont remplis d’émotion, ils font ressentir quelque chose de fort aux spectateurs. Je trouve que ces temps-ci, ça se perd. On peut être diverti par un film, s’amuser beaucoup, mais on n’y repense plus vraiment en sortant. Nous, on veut faire des films qui marquent, qui restent en vous, qui vous proposent un miroir et vous font réfléchir sur votre propre vie, votre rapport à la famille."
Coco, un best-of de Pixar très émouvant
Dans le détail, Lee Unkrich reconnaît que le traitement de la vieillesse dans son film est assez proche de la vision de Pete Docter sur Là-Haut, un autre gros carton du studio remontant à 2009.
"Là-haut est né de l’amour que Pete Docter portait à des personnes âgées qui avaient compté dans sa vie. Pete aimait l’idée de montrer des idoles d’une autre époque, il avait passé beaucoup de temps avec des gens plus vieux que lui et c’était sa lettre d’amour envers eux."
"En plus, Pete à une sensibilité 'à l’ancienne', c’était important pour lui d’honorer les personnes âgées", ajoute Darla.
"Donc oui, je vois quelques similarités entre Coco et Là-Haut, poursuit le réalisateur. Il y a cet enfant que cherche à en savoir plus sur les générations qui l’ont précédé, des gens du passé. L’idée qu’on apprend de leur sagesse, car les anciens ont peut-être vécu plus de choses que nous. Oui, c’est lié, même si ce n’était pas forcément conscient."
Après Là-Haut, nous avons évoqué Vice-Versa, et notamment la scène poignante avec Bing Bong, l’ami imaginaire de l’héroïne, qu’elle oublie en grandissant. Pour le coup, la réflexion autour de la mémoire est bien plus importante dans Coco, détaille le metteur en scène.
"Je ne sais pas si Vice Versa parle tant que ça du fait d’oublier les gens, mais c’est le thème principal de Coco, oui, répond-il. L’importance de se souvenir des gens qu’on a aimés et le danger de les oublier. Coco, c’est plus sur les faux souvenirs, sur les histoires qu’on nous a racontées, mais qui ne collent pas vraiment à la réalité. On explore la véracité des souvenirs : doit-on croire toutes les histoires qu’on nous raconte ?"
Enfin, un autre point commun marquant est dans le titre : comme dans Le Monde de Nemo, Coco fait référence à un personnage qu’on voit peu à l’écran, alors qu’il est crucial dans l’intrigue. Sans préciser de qui il s’agit, Lee Unkrich explique adorer cette idée : "Je trouvais ça intéressant de nommer Coco à partir d’un personnage qui ne semble pas important au début. Dans Le Monde de Nemo, le film ne parle que de lui, il y a une urgence, il faut le retrouver. Ici, on rencontre Coco au début du film et elle ne paye pas de mine. J’aimais l’idée que le public se demande à ce moment-là pourquoi le film porte son nom. Puis qu’il découvre à quel point elle est cruciale au récit."
Oui, Coco est bien pour les enfants
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