Auteur de 6 albums tous indispensables, le chanteur fait des débuts de comédien emballants dans la comédie musicale des frères Larrieu. Interview- express
Faire l’acteur vous trottait dans la tête depuis longtemps ?
Bertrand Belin : Non, je n’y avais jamais vraiment pensé. Même si j’avais eu la chance d’approcher le monde du cinéma en faisant des musiques pour des films ou des participations. Mais rien de commun avec ce que je viens de vivre sur Tralala.
Comment précisément vous êtes- vous retrouvé sur ce projet ?
Arnaud et Jean- Marie m’ont approché pour me demander à participer à l’écriture de plusieurs chansons à partir de textes existants qu’ils avaient écrits pour le personnage de Seb, passé à côté de la grande carrière dont il rêvait pour la musique. Et j’ai accepté sans hésitation à la fois parce qu’il s’agit d’un exercice inédit pour moi et parce que j’aime énormément le cinéma des Larrieu, la dimension surnaturelle qu’ils savent déployer à partir d’événements en apparence familiers. Puis, dans un deuxième temps, ils m’ont demandé si j’aimerais camper Seb. Et là encore je leur ai dit banco tout en leur précisant évidemment qu’ils pourraient se rétracter à tout moment s’ils me trouvaient mauvais aux essais. Je ne voulais pas qu’ils se sentent coincés
TRALALA: UN MIRACLE DE FILM [CRITIQUE]
Et comment avez-vous vécu ces essais ?
Presque sans m’en rendre compte. Ils m’ont simplement fait rencontrer un jour Mathieu Amalric et nous ont juste observés ensemble. Apparemment, on était convaincants en deux frères. Et à partir de là, je me suis laissé embarquer et conduire. Le scénario était très méticuleux et n’avait pas besoin de précisions supplémentaires sur qui était Pat : un musicien qui a dû abandonner ses rêves de grandeur et nourri une certaine amertume qu’il a noyée dans l’alcool. Un homme blessé donc qui essaie de mener sa vie, qui a eu des enfants mais qui conserve un caillou dans la chaussure. Et je pense que tout musicien a connu ce caillou, plus ou moins gros, dans sa chaussure. Ca m’a donc tout de suite parlé. Je n’ai pas eu besoin d’aller chercher trop loin ce personnage
Avez- vous pris du plaisir à cette nouvelle expérience ?
Oui, énormément, une fois le stress et le trac des premiers jours passés bien sûr. Grâce à la complicité immédiate avec Mathieu, dès la première rencontre. Un acteur dont j’ai dû voir tous ses films et dont j’ai adoré, sur le plateau, la curiosité, l’appétit pour la musique et ce sens de l’accueil qui se lit d’emblée sur son visage. Sa force, comme celle de Mélanie Thierry, m’ont poussé à aller plus loin.
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