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Fan de l’imagerie cowboy, Alain part à la recherche de sa fille, Kelly, disparue soudainement. Avec l’aide de son fils Kid, il n’aura de cesse que de traquer l’indice qui pourra le mener à celle dont on découvre assez tôt qu’elle est devenue musulmane et qu’elle participe peut-être à un Djihad qui ne dit pas encore son nom. Nous sommes dans les années 90, bientôt les Tours du World Trade Center vont tomber…Vous dites qu’avec Audiard, votre credo, c’est de « trouver une idée de film, plus qu’une idée d’histoire ». Quelle était-elle en l’occurrence ?C’était celle des cowboys et des indiens. A partir du moment où les gens pensent qu’ils sont des cowboys, ils croient que les autres sont des indiens et que les choses sont irréconciliables. L’autre idée du film, c’est la petite histoire qui rencontre la grande, et un peu l’histoire du cinéma. Je n’ai pas fait d’école de cinéma, en revanche, la mère de mon copain était ouvreuse à l’Action Christine où j’ai vu tous les grands classiques hollywoodiens. Les Cowboys est une façon de payer ma dette à des réalisateurs comme Walsh, Ford, Huston, Curtiz.>>> Les Cowboys : un drame d'une ambition et d'une ampleur raresPourquoi avoir choisi cette période qui court de 1995 à 2011 ?1995, c’est à peu près la date des premiers départs pour le Djihad et 2011, celle de « l’arrestation » de Ben Laden. Inscrire l’histoire dans cette période, c’était, dans notre idée avec mon coscénariste Noé Debré, comme raconter la fin d’une première guerre mondiale, la fin d’un cycle. Quand on a commencé à écrire, il y a environ quatre ans, personne ne parlait encore de ces jeunes Européens qui rejoignent en masse le Djihad, on a été rattrapés par l’actualité. Il y a au moins deux films clairement définis dans Les cowboys, celui d’Alain et celui de son fils. Ne craignez-vous pas qu’on vous reproche le côté « film de scénariste » qui veut en faire trop ?Il y a même quatre films si on creuse un peu ! On me le reprochera certainement mais ce principe de narration nous intéressait: évoquer des moments très oppressants, séparés par des ellipses de plusieurs années.Vous parlez de Noé Debré, également coscénariste avec vous de Dheepan, le nouvel Audiard. Avez-vous l’impression d’appartenir à une famille dont Audiard serait le patriarche ?Je connais Noé depuis longtemps, il s’est signalé à moi quand il avait une vingtaine d’années. Il y a une forme de transmission entre lui et moi, d’esprit quant à la manière de travailler le scénario, comme entre Jacques et moi, c’est évident. Tout cela est-il poreux ? Vous aidez-vous les uns les autres en permanence ?Jacques a lu le scénario des Cowboys, on travaillait en même temps la postproduction de nos films… Il a été très bienveillant à mon égard quand je me suis un peu éloigné pour me consacrer aux Cowboys. Il va d’ailleurs le découvrir à Cannes.Pourquoi un acteur belge, en l’occurrence François Damiens, pour jouer un Français ?On dit souvent que les meilleurs acteurs américains sont anglais, on peut dire que les meilleurs acteurs français sont belges… Ce n’était pas facile de l’imposer dans un rôle dramatique. Je l’ai pris parce que je voyais quelque chose en lui que les autres n’avaient peut-être pas vu. Christophe NarbonneLes Cowboys de Thomas Bidegain avec François Damiens, Finnegan Oldfield, Agathe Dronne était présenté à la Quinzaine des réalisateurs et sortira dans les salles françaises le 25 novembre 2015