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Le Cronenberg organique des années 80 se serait régalé d’un tel postulat, mais c’est à notre Michel Blanc national, héros et scénariste de ce pétage de plombs douloureusement cocasse, que revient le soin d’y projeter ses terreurs d’hypocondriaque parano. Film d’auteur réalisé par un autre, Une petite zone de turbulences oscille certes entre le franchement réussi (maîtrise de l’inquiétude, crédibilité des rapports humains) et la baisse de régime (Mélanie Doutey au bord de l’hyperventilation,
intrigues parallèles parfois envahissantes). Mais on lui saura gré de parasiter jusqu’au sang le ronron de la comédie française – grand corps malade du formatage cathodique, des castings interchangeables et des scénarios pétrifiés par la peur du
risque –, que le virus du malaise rend ici paradoxalement plus vivante qu’elle ne l’a été depuis longtemps.
Toutes les critiques de Une Petite Zone De Turbulences
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) Une petite zone de turbulences vaut surtout pas son festival de dialogues à la serpe comme Blanc [Michel] sait si bien les servir. Ajoutez à cela un casting quatre étoiles(...) et vous aurez un film sans prétention mais gorgé de plaisir.
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Dommage que la mise en scène un peu trop sage d'Alfred Lot ne soit pas à la hauteur de ses personnages déjantés, plongés dans un tsunami émotionnel.
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(...) cette comédie écrite par Michel Blanc a du mal à démarrer. Le lot de jérémiades et d'angoisses est vite exaspérant. Il faut attendre le dernier quart d'heure pour prendre enfin plaisir au comique de situation.
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Adapté du second roman de Mark Haddon, qui avait écrit Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit, un livre étrange, Une petite zone de turbulences évite l'étrangeté avec une espèce d'acharnement. Le film reste obstinément sur les rails d'un chemin de fer qui passe par les salles de cinéma pour aboutir sur une chaîne hertzienne un dimanche soir.
Ce jour-là, on se dira sans doute que les dialogues sont un peu plus élaborés que ceux d'un quelconque épisode d'"Une famille formidable", que les acteurs font bien leur travail, et que c'est bien gentil de la part du réalisateur de glisser sur les détails les moins ragoûtants de l'histoire pour mettre en valeur la belle maison de Jean-Pierre et Anne et amener l'histoire à sa conclusion lénifiante. -
Un scénario sans aspérités signé Michel Blanc, pour un film idoine.